Les données vendues par Iata font (encore) polémique
Le produit PaxIS de Iata, et ses informations fouillées sur les ventes aériennes par agence, est au coeur de plusieurs actions en justice.
Commercialisé par l’Association internationale des compagnies aériennes (Iata), le produit PaxIS est plus « complet et plus dangereux » que les Marketing Information Data Tapes (MIDT) vendus par les GDS, estime Michel de Blust, secrétaire général de l’Ectaa, syndicat européen des agents de voyages européens. « C’est comme si le Snav collectait des données auprès de ses adhérents, pour les revendre. Imaginez : le Conseil de la concurrence frapperait à la porte du syndicat ! » Si l’Ectaa charge à nouveau Iata, c’est que la guerre opposant l’association et les GDS a connu récemment un nouvel épisode.
La Cour supérieure de justice de l’Ontario (Canada) vient de rejeter les allégations de Sabre, selon lesquelles les PaxIS divulguaient des informations confidentielles. Les GDS de Travelport (Galileo et Worldspan) espéraient, eux aussi, torpiller PaxIS par voie de justice. Mais la Cour du district d’Amsterdam en 2009 a réfuté leur plainte. Du coup, Iata se sent libre de livrer, aux compagnies notamment, ses données commerciales. Jusqu’à un certain point.
PAS SANS L’ACCORD DES AGENCES
Selon la décision d’un tribunal d’arbitrage datant de mai 2009, PaxIS n’a pas le droit de piocher dans les statistiques d’Amadeus, un GDS dominant en France. Mais concernant les autres GDS, rien n’est tranché, selon l’Ectaa et la guilde européenne des agents de voyages (GEBTA), qui ont déposé une plainte contre Iata, pour violation par PaxIS du règlement européen 80/2009 sur l’utilisation des GDS. « PaxIS révèle en particulier le numéro Iata propre à chaque agence, regrette Isabelle Leroy, conseillère juridique à l’Ectaa. Cette identification des agents, associée à des données par ligne et par compagnie aérienne, révèle de façon très précise la politique commerciale de chaque agence, voire de ses clients. »
L’Ectaa souhaite que l’accord préalable des agences soit exigé, obligation à laquelle sont déjà soumis les GDS en vertu d’un règlement européen.