L’entrepreneur Abbas Jaber, futur actionnaire de référence de Corsair
L’homme d’affaires français issu de la diaspora libanaise du Sénégal va devenir l’actionnaire privé de référence de Corsair, avec 40% du capital. Il déboursera pour cela 15 millions d’euros via son groupe Advens-Geocoton.
Corsair annonce, dans un communiqué de presse du 9 septembre, l’arrivée du groupe français Advens-Geocoton, dirigé par Abbas Jaber, en tant qu’actionnaire de la compagnie. Avec 40% du capital, le groupe agro-industriel va devenir l’actionnaire privé de référence de Corsair.
« Actionnaire historique de Corsair, l’industriel a pris part à l’acquisition de la compagnie aérienne, via son groupe Advens-Geocoton, en qualité d’actionnaire de la holding OMRP en 2020. Cette participation s’ajoute au tour de table finalisé fin 2023 », précise la compagnie aérienne française.
15 millions d’euros
Abbas Jaber, de nationalité française et issu de la diaspora libanaise du Sénégal, déboursera 15 millions d’euros lors du nouveau tour de table du transporteur pour acquérir cette participation, a précisé à l’AFP le PDG de Corsair, Pascal de Izaguirre. Ce dernier avait révélé à l’AFP en juillet la prochaine arrivée d’un nouvel actionnaire privé – sans l’identifier -, en lieu et place de la République du Congo qui avait finalement renoncé à entrer au capital de la compagnie.
Abbas Jaber « connaît parfaitement » Corsair dont il a déjà été actionnaire minoritaire et même membre du conseil de surveillance de 2020 à 2022, a indiqué Pascal de Izaguirre, en se réjouissant d’une « grande marque de confiance dans l’avenir de la compagnie ».
Le groupe Advens, qui revendique 227 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2022, a été fondé en 1988 par Abbas Jaber et est présent dans 15 pays, en particulier d’Afrique de l’Ouest. Initialement centré sur le négoce du coton, il a investi ces dernières décennies dans l’agro-industrie, dont la meunerie en France, mais aussi la logistique, l’ingénierie et l’énergie.
Outre Abbas Jaber, les autres actionnaires, dans cette configuration, seront un consortium d’entrepreneurs principalement ultramarins dont certains déjà présents au capital (52%) et une société d’économie mixte du département de la Guadeloupe (8%).
Commission européenne : une décision attendue en fin d’année
L’entrée en vigueur de ce nouveau tour de table est cependant subordonnée à la future décision de la Commission européenne, qui a ouvert en février une enquête approfondie sur le plan de restructuration modifié de l’entreprise, sortie très endettée de la crise du Covid-19.
En décembre 2020, dans le contexte de la pandémie, Bruxelles avait approuvé un plan de restructuration de la compagnie, assorti de mesures de soutien de l’Etat français pour un montant total de 136,9 millions d’euros. Mais, en décembre 2023, la France a présenté à la Commission des modifications à ce plan, qui comprennent « des ajustements des instruments de financement existants ainsi que des incitations fiscales supplémentaires ».
Le PDG de Corsair indique à ce sujet ne pas avoir « d’inquiétude particulière », et a évoqué un retour de Bruxelles « attendu pour la fin de l’année ».
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Santé financière : vers un retour à l’équilibre cette année ?
La compagnie vise pour son exercice décalé en cours, qui se terminera le 30 septembre, un retour à l’équilibre, voire un bénéfice, après avoir perdu 37 millions d’euros en 2022-2023 et 114 millions un an plus tôt. Pascal de Izaguirre a confirmé lundi à l’AFP de « très bons résultats financiers » à venir, même s’ils ne seront « pas à la hauteur de ce qui était escompté », en raison d’une saison d’été « mitigée », entre effet négatif des Jeux olympiques et surcapacités sur certaines destinations qui se sont traduites par une chute des prix des billets d’avion.