L’édito de Dominique Gobert : pas de vacances pour les femmes enceintes
Parfois, il n’est pas rassurant, pour une femme, enceinte, de vouloir profiter de ses vacances… dans des pays au charme indéniable mais à la morale plutôt archaïque
C’est un évènement qui aurait pu être dramatique et que l’on a du mal à imaginer dans un pays moderne, européen. C’était à Malte, la semaine dernière.
Malte, c’est quand même un haut lieu du tourisme européen et méditerranéen. Sur l’île, le soleil brille, on y est convivial. Et, si je ne m’abuse, Malte a été récemment récompensée comme étant une des premières destinations touristiques mondiales.
Seulement, pour une jeune femme, ça a failli être sa dernière destination, au nom d’un archaïsme suranné.
Cette jeune Américaine, en vacances avec son mari sur l’île des Chevaliers, était enceinte.
Malheureusement, un problème est survenu, mettant en danger sa propre vie, alors que le bébé qu’elle portait était condamné. Il suffisait donc de procéder à une brève intervention chirurgicale.
Mais à Malte, pas question. La loi est stricte et les médecins ont obstinément refusé de procéder à un avortement salvateur. A Malte en effet, la pratique de l’avortement est rigoureusement et totalement interdite. Au mépris total de la vie de la mère.
Ainsi que le rapporte notre confrère Le Figaro, les examens pratiqués sur la jeune femme avaient montré que le placenta s’était partiellement détaché de l’utérus et que le bébé ne pouvait pas survivre, faute de liquide amniotique. Mais les médecins avaient refusé d’intervenir, attendant qu’elle fasse une fausse couche naturelle, que les battements de cœur du bébé s’arrêtent ou « qu’elle ait une infection potentiellement mortelle » !
Rassurons-nous, cette dame a été évacuée vite fait, parce qu’elle avait une bonne assurance, vers l’Espagne, où elle a été soignée et accessoirement sauvée.
Quelle relation entre cette histoire et le tourisme ?
Tout. Faut-il, lorsque l’on est une femme, choisir un pays de vacances où les droits inaliénables des femmes sont respectés ? Particulièrement en Europe ? Faut-il établir, toujours en Europe, une liste des destinations où les femmes seront considérées comme des êtres humains normaux ?
De plus, pour les voyagistes, faudra-t-il proposer à des dames de souscrire une assurance particulière ?
Malte est le seul pays de l’Union européenne à proscrire totalement l’avortement. A tel point que les femmes qui se font avorter risquent trois ans de prison et les médecins qui les aident quatre ans, rapporte Le Figaro.
Malte, comme les Etats-Unis, est-elle revenue au temps de l’archaïsme imbécile ?
Je me refuse à la croire… en mémoire de ces Chevaliers de l’Ordre de Malte et de mon ami, Monsieur le Marquis Hélion Esclapion !
Bonjour Dominique et bravo pour ce papier !
En effet le droit des femmes à disposer d’elles mêmes est un principe fondamental. Je ne savais ps que en Europe ce droit était aliéné! J’invite tous les bien pensants qui fustigent les US à se pencher sur ce qui se passe à nos portes.
Bien à toi
Murielle