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L’édito de Dominique Gobert : jusqu’’ici tout va bien ! Mais…

François Piot, cet homme discret… Quand il s’exprime, le verbe est clair et toujours sensé. J’ai lu avec attention l’entretien qu’il nous a accordé la semaine dernière. De quoi méditer.

Piot, patron très charismatique de Prêt à Partir, aura traversé cette crise tel le marin au long cours pris dans la tempête. Il en sort fatigué, mais en ayant conservé son navire et surtout l’équipage. Lucide, il préfère rester très pragmatique. La tempête s’éloigne, mais rien n’est encore totalement gagné et l’hiver qui s’approche…

D’autant que cette crise aura laissé quelques traces qui mettront du temps à se dissoudre. Comme il l’indique fort justement, « Le rapport qualité-prix s’est détérioré cet été ».

Il est vrai que de nombreuses destinations n’ont pas eu la chance de bénéficier des aides que nous avons obtenues en France. Et, forcément, vivre quasiment deux ans sans revenus, les établissements de tourisme n’ont pas eu l’argent nécessaire à la bonne tenue de leurs affaires.

Autre problème soulevé François Piot, le manque de main d’œuvre, inerrant mais je n’ai pas toujours compris pourquoi, au secteur du tourisme. Et, de ce fait, le gros problème de formation, indispensable à la bonne santé des entreprises du secteur. Là encore, c’est un véritable problème qui affecte l’ensemble du secteur…

Dominique Gobert, éditorialiste

Pour beaucoup de salariés, le métier a perdu de son attractivité, souvent par manque de considération des dirigeants envers leurs salariés et, comme dans beaucoup d’entreprises, des salaires peu élevés.

J’aime la réaction de Piot, cette homme « croyant », mais qui doute en permanence : « Il faut un management bienveillant. Pour ma part, j’envoie un message 3 à 4 fois par semaine à mes équipes ». Bien entendu, c’est d’une grande normalité, mais malgré un « management bienveillant », ce qui compte, c’est le salaire. Pour Piot, c’est aussi important et il n’aura pas attendu un quelconque mouvement social pour augmenter, dès le mois de janvier de cette année, l’ensemble de son personnel de 4%. « C’est la première fois en 20 ans que nous décidons d’une augmentation collective. Il s’agit d’une sorte de bouclier pour le pouvoir d’achat, notamment envers les plus bas salaires, qui ont ainsi été revalorisés de 60 euros. Cette hausse intervient après deux années de gel. Nous repartirons sur des augmentations individuelles en 2023 ».

C’est bien !

Reste cependant l’avenir à brève échéance. Le patron de Prêt à Partir fait partie du Comité des Risques, instauré par l’APST. Piot, tout en restant calme, ne cache pas son inquiétude, notamment sur la bonne santé future de la caisse de garantie. La mise en place de cette « réassurance publique », promise par Bercy, n’est, de fait, toujours pas opérationnelle.

Mumtaz Teker, président de l’APST, est désespéré : « Nous relançons sans arrêt depuis des mois. Il ne se passe strictement rien. Que l’on nous dise enfin oui ou non, mais que l’on nous parle » !

Pour Piot, c’est un véritable risque et je cite : « En 2022, certaines entreprises pourraient faire face à des difficultés, maintenant que les aides sont terminées. Avec le Covid, la plupart des entreprises ont hérité d’une dette, qu’il faudra rembourser. Je pense que nous allons rentrer dans une phase de concentration assez forte, qui peut modifier le paysage. Je constate que des agences n’ont pas complètement rouvert, ce qui me choque. Certaines ont fermé, d’autres sont à vendre. (…) Chez les tour-opérateurs, certains ont toujours leurs salariés au chômage partiel, en APLD. Globalement, les TO manquent toujours de réactivité. »

Tout est dit !

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