Le Who’s who des anciens ministres du tourisme

Alors que le landernau s’agite autour de la démission de Thomas Thévenoud après seulement 9 jours de présence au gouvernement,  revenons sur 80 ans d’histoire et de responsables politiques à la tête du ministère ou du secrétariat d’Etat au tourisme. Et, qu’on se rassure, c’est bel et bien Laurent Fabius qui tient les rênes et dicte une feuille de route à tenir à marche forcée.

Les champions de la période d'essai

Certes, c’était la IVe République et les gouvernements tombaient parfois à peine constitués, mais non, Thomas Thévenoud ne sera pas le plus éphémère ministre de l’Histoire. C’est en effet Antoine Pinay qui détient ce record, avec un passage express du 3 au 9 juin 1958 à la tête de ce ministère.

Notons que l’homme politique, plus mémorable pour le fameux emprunt national qui porte son nom, occupa ces mêmes fonctions plus longuement entre juillet 1950 et mars 1952. Antoine Pinay est talonné dans ce classement par Henri Queuille qui resta au ministère du tourisme 5 au 11 septembre 1948.

4 femmes en 80 ans

La sous-représentativité des femmes au sein ce ministère ne fait pas exception, et, comparativement à d’autres maroquins plus prestigieux, celui du tourisme s’en tire plutôt bien. Françoise de Panafieu (18 mai/7 novembre 1995), Michelle Demessine (juin 1997/octobre 2001), Sylvia Pinel (mai 2012/mars 2014) et Fleur Pellerin (avril/septembre 2014) ont diversement réussi à asseoir leur autorité dans un secteur réputé pour son machisme.

On se rappellera de Madame Demessine, persona non grata au Salon Top Résa en 1997, officiellement non pas en raison de son sexe mais de son appartenance au Parti Communiste, ou de l’enthousiasme spontanée de ces dernières semaines, lors de la nomination de Fleur Pellerin.

Le plus endurant

C’est le RPR Pierre Dumas (1924-2004) qui détient le record de longévité (de mars 1963 à mai 1968) à la tête du secrétariat d’Etat au tourisme, qu’il cumule alors avec la promotion sociale. Au cours des premiers gouvernements Pompidou, ce savoyard qui fut longtemps maire de Chambéry mettra notamment en place le système de zonage des vacances scolaires, avec le calendrier des zones A, B  et C tel que nous le connaissons actuellement.

Quelques pointures au destin national

Le portefeuille du tourisme n’est pas le meilleur tremplin pour atteindre un destin d’envergure nationale. Pourtant, en dehors d’Antoine Pinay, on retiendra le nom de Jacques Chaban-Delmas parmi ces responsables dont le nom possède encore quelque résonnance.

Le candidat malheureux à l’élection présidentielle de 1974 et maire de Bordeaux durant près d’un demi-siècle fut aux manettes du tourisme en 1954-55, avant de devenir le 1er ministre de Pompidou de 1969 à 1972.