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Le tourisme sportif veut se structurer

Les activités sportives peinent à intégrer les offres touristiques. La France, qui dispose de nombreux atouts, commence à prendre conscience du potentiel économique de ce secteur.

L’université de Lille 2 lance pour la deuxième année un master en « Tourisme sportif », une notion, large, qui regroupe à la fois l’accueil d’événements sportifs et le développement de structures adaptées. Le sport est un levier important pour le développement touristique de la France. Les activités sportives sont également un des piliers de l’économie locale de territoires à faible démographie, et où le patrimoine naturel est préservé. Une niche qui manque cependant de professionnels selon le professeur Claude Sobry (Lille 2), un des premiers chercheurs à s’être intéressé à l’économie du sport en France et créateur du master.

LA DEMANDE EXISTE, L’OFFRE PEINE

L’Hexagone dispose de nombreux atouts en la matière. Sports nautiques ou aériens, golf, vélo, randonnée… L’offre correspond à la demande croissante d’une clientèle en quête d’activités sportives au cours d’un séjour. « L’idée de bronzer idiot est dépassée depuis quinze ans. Aujourd’hui 50 % des produits touristiques sont accompagnés d’éléments sportifs. » Des offres qui ne sont pas assez mises en avant selon le professeur Sobry. Au Canada, le tourisme sportif est le segment de l’industrie touristique qui a connu la hausse des dépenses la plus rapide (+8,8 % entre 2008 et 2010 selon l’Alliance canadienne du tourisme sportif). « Le pouvoir d’achat des personnes qui pratiquent ces activités est en général élevé », ajoute Claude Sobry.

Le Club Med a su profiter de cet engouement pour le sport et s’est positionné dès sa création sur ce segment. En 1971 le golf, le tennis et l’équitation faisaient leur apparition parmi les sports proposés, puis le ski. Aujourd’hui, 64 sports sont praticables à différents niveaux dans ses 71 villages. Une autre manière de créer des projets autour d’une offre sportive peut aussi être impulsée par les régions. En liant un territoire à la pratique d’un sport en particulier, une notoriété touristique peut émerger. Dans la région Aquitaine, la filière « Glisse été », reconnue internationalement comme un pôle économique, représente 7,6 milliards d’euros en 2010, 3 000 emplois directs et les sports de glisse sont une des raisons de séjour pour 7 % des visiteurs en 2009 (CRT Aquitaine).

Mais un morcellement de l’offre (peu de séjours packagés), l’absence de mise en réseau des professionnels (associations, fédérations sportives, communes, entreprises privées…) et un manque d’adaptation aux comportements de la clientèle, qui veut une pratique moins technique et plus ludique, freine pour l’instant le développement du tourisme sportif.

Un enjeu pour le développement touristique et économique de la France. Dans trois mois, un bureau « Économie du sport » devrait être mis en place au sein du ministère des Sports afin de créer une stratégie commune autour du tourisme sportif, en partenariat avec Atout France. Une structuration nécessaire à l’approche de l’Euro 2016 et la Ryder Cup en 2018, la grande messe du golf. « La France a tendance à vivre sur ses atouts, mais un risque de perte de compétitivité existe si nous ne faisons rien », affirme-t-on au ministère.

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