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Le tourisme responsable bute sur la question du transport aérien

Le 1er Juin, la Journée mondiale pour un tourisme responsable mettra l'accent sur les stratégies d'adaptation du secteur face au changement climatique.

«Si on demande au tourisme une réduction des émissions de gaz à effet de serre comparable à celle d'autres secteurs, il va y avoir un problème » lance Jean-Paul Cerron, chercheur à l'université de Limoges. Le parrain de la sixième édition de la Journée mondiale pour un tourisme responsable, organisée ce 1er juin, n'est pas optimiste. Le thème abordé cette année par la Coalition internationale pour un tourisme responsable, tourisme responsable et changement climatique, bute en effet sur une contradiction. L'Europe s'est engagée à réduire ses émissions de CO2 de 80 % d'ici à 2050 afin de limiter le réchauffement global à 2°c et de permettre aux pays pauvres de se développer. Or le tourisme, qui induit 80 % des déplacements aériens et contribue à 5 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre, est dépendant de transports pour lesquels les énergies fossiles sont difficilement substituables. Une étude du cabinet TEC Conseil montre que les émissions de CO2 liées aux transports dans la région méditerranéenne devraient progresser de 200 millions à 450 millions de tonnes, essentiellement à cause de la croissance du secteur aérien. Même les scénarios les plus ambitieux, qui prévoient des politiques volontaristes et une taxe CO2 à hauteur de 1 000 euros la tonne, n'aboutissent qu'à une réduction des émissions de l'ordre de 15 %. Est-il alors « responsable » de faire peser les efforts demandés au tourisme sur d'autres secteurs ?

 

WEEK-ENDS EN ISLANDE OU AUX MALDIVES ?

 

« Certes, il n'est pas raisonnable de voyager en avion, mais il serait encore moins raisonnable d'arrêter le tourisme du jour au lendemain » explique Agnès Weil, directrice du développement durable pour le Club Méditerranée. Pour Benoît Sebaut, de l' ATES (association pour un tourisme équitable et solidaire), il est possible de voyager de manière responsable même en prenant l'avion, si tous les maillons de la chaîne le sont. « On peut choisir des séjours longs, privilégier les compagnies aériennes ayant une politique de développement durable et compenser ses émissions » explique-t-il. « Réduire les émissions ne doit pas impliquer la mort de l'industrie touristique, confirme Jean-Paul Cerron. En France, la moitié du CO2 rejeté pour le tourisme est du à 5% de la population ». Certains comportements, comme les week-ends en Islande ou aux Maldives, devront donc être abandonnés. Mais l'essentiel du travail reposera sur un repositionnement de l'offre ou des réflexions sur l'intermodalité. À moyen-terme, il faudrait également revaloriser le tourisme domestique conclut Jean-Marc Mignon, président de l'Organisation internationale du tourisme social.

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