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L’heure des nouveaux entrepreneurs

En plein débat sur la compétitivité de la France, les initiatives se multiplient afin de stimuler la création d'entreprises innovantes dans le tourisme. Des incubateurs aux investisseurs, les portes de l'entrepreneuriat sont-elles en train de s'ouvrir en grand ?

Serait-ce l'heure d'entreprendre dans le tourisme ? En annonçant en fanfare la prochaine création à Paris d'un incubateur dédié au secteur, baptisé Welcome City Lab, la mairie de la capitale semble clairement vouloir lancer ce message. Présenté le 21 mars dernier, le projet prévoit l'ouverture, à la fin 2013, d'une structure capable d'accueillir une quarantaine de start-up, qui seront sélectionnées sur dossier d'ici le 30 avril. Une première mondiale, assure la Ville de Paris. « Nous sommes à la fois une terre d'innovation et une destination touristique leader. L'objectif est de fusionner ces deux dynamiques pour devenir un champion de l'innovation touristique », résume Jean-Bernard Bros, l'adjoint au maire en charge du Tourisme.

 

Une panoplie de services à disposition

 

Comme tout incubateur, le Welcome City Lab fournira aux start-up non seulement des locaux, mais aussi une panoplie de services destinés à offrir un « écosystème » favorable : coaching personnalisé, mise en réseau avec d'autres acteurs du tourisme, plate-forme de veille sur les tendances du secteur, accès aux financements publics régionaux, living-lab pour tester en temps réel les produits et services sur le terrain, ateliers et conférences…

L'incubation est-elle donc le passage obligé de tout créateur d'entreprise ? Pour les jeunes pousses dopées à l'innovation, c'est en tout cas un premier sésame. Et les start-up du e-tourisme ne sont pas les seules concernées. À Paris, le Welcome City Lab veut ainsi promouvoir « l'innovation au sens large, aussi bien en termes de produit, de service, de modèle que de technologie », commente Jean-Bernard Bros.

L'incubateur parisien promet en outre de faire des émules. « Une structure similaire devrait ouvrir dans les prochains mois autour de Pau, et une autre est à l'étude sur la Côte d'Azur », annonce Jean-Luc Michaud, président délégué de l'Institut Français du Tourisme. En région Provence-Alpes-Côte d'Azur, Voyageprive.com va aussi sauter le pas cet été, en inaugurant un incubateur éphémère, baptisé les Tremplins de l'innovation, qui accueillera trois entrepreneurs du e-tourisme durant deux semaines début juillet. « Nous voulons accompagner des projets à l'ultra early stage », explique David Bastian, le cofondateur du site web. Autrement dit, très en amont, quand le business plan n'est pas encore bordé. « Nous saurons alors s'ils sont vraiment viables, et comment les améliorer pour qu'ils puissent ensuite être présentés à des investisseurs. »

 

Favoriser l'accès au financement

 

À Aix-en-Provence sera également lancée, le 11 avril, une « Bourse aux opportunités ». Ce projet sera piloté par Atout France et le Comité Bougainville, une association qui fédère des entrepreneurs et investisseurs du tourisme. « Ce programme existe depuis 2008 à Paris et a déjà permis de mettre en contact 200 entrepreneurs avec des partenaires potentiels lors des Rencontres nationales du tourisme », explique Christian Mantei, DG d'Atout France.

L'une des priorités de cette bourse, c'est notamment de favoriser l'accès des jeunes pousses au financement. Car de l'avis général, c'est là que le bât blesse. « C'est le vrai frein à l'entreprenariat en France, et plus largement en Europe », résume John Rider, un Américain cofondateur du site de planification de voyages Travellution.com. « Le système de financement via des aides publiques, des fonds d'amorçage ou des bourses diverses fonctionne bien et permet de démarrer. Mais pour survivre au-delà de la première année, ce n'est généralement pas suffisant, et malheureusement les investisseurs privés ne prennent pas le relais », poursuit-il.

« Le tourisme est un secteur à faible marge, avec une grande part d'immatériel, raison pour laquelle les investisseurs sont peu enclins à prendre des risques », explique Jean-Luc Michaud, qui met dans le même sac les banques comme les business angels et autres fonds de capital-risque. Mais les choses sont peut-être appelées à changer. « À Pau, en marge du futur incubateur, vient d'être lancée la première banque dédiée au tourisme en France, portée par le Crédit Agricole », poursuit le président délégué de l'IFT. Le Comité Bougainville, de son côté, s'emploie à favoriser l'émergence de véritables clubs de business angels.

 

Un secteur vivant

 

Cette frilosité des partenaires financiers serait d'autant plus pénalisante que le secteur touristique français reste une mine d'innovation sous-exploitée. « La diversité des clientèles, les nouvelles technologies, le développement durable, tout cela offre un terrain extrêmement favorable à la création d'entreprise, assure Thierry Bégaud, président du Comité Bougainville. Oui, le secteur du tourisme est vivant : il y a un vrai appétit des entrepreneurs et une grande émulation, avec notamment de nombreux créateurs qui viennent d'autres secteurs économiques et apportent un regard différent. »

Sait-on cependant combien parviennent vraiment à éclore et combien échouent ? « Nous peinons à avoir une idée précise, répond Jean-Luc Michaud. Ce qui est sûr, c'est que le contexte réglementaire et fiscal français, et surtout les menaces qui pèsent actuellement sur le statut d'auto-entrepreneur ne sont pas des éléments favorables. » De quoi alimenter, une fois de plus, le débat sur la compétitivité de l'économie française…

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