L’Espagne détrône la France dans le coeur des Anglais
Après quatorze années en tête, la France perd sa position de destination touristique favorite au départ du Royaume-Uni.
Les 12,1 millions de séjours n’auront pas suffi à confirmer le leadership de la France sur le marché britannique. En 2002, l’Espagne a été plus attirante : avec 12,5 millions de séjours consommés par les Anglais, elle dépasse l’Hexagone pour la première fois depuis 1988. Les premières tendances observées en 2003 le confirment et les récentes festivités du centième anniversaire de l’Entente cordiale, qui ont vu la France accueillir la reine d’Angleterre, ne changeront pas les habitudes. Telles sont les observations de Maison de la France dans une étude sur le comportement des touristes britanniques.
Les raisons de cette inversion sont multiples. La bataille que se livrent les low cost outre-Manche bénéficie autant à l’Espagne qu’à la France. Mais la proximité géographique, accentuée par la mise en service du tunnel sous la Manche, a cessé de jouer un rôle déterminant.
Surtout, notre pays souffre d’une image dégradée, dans la qualité de l’accueil et le service. Peu motivante aux yeux des jeunes, la France semble aussi être devenue une destination trop élitiste, qui ne se renouvelle pas assez. Et Paris, qui capte 40 % des courts séjours urbains des Anglais, est malmenée par d’autres capitales qui, à l’instar de Bruxelles ou Dublin, investissent pour asseoir leur notoriété.
Maison de la France propose plusieurs pistes pour inverser la tendance. En premier lieu, les short breaks chers à nos voisins ne doivent pas être négligés, qu’il s’agisse d’un court séjour dans l’une des 600 000 résidences secondai-res détenues par des Anglais en France, ou d’un aller-retour vers les villes desservies par les low-cost.
Le ski profite par ailleurs de la désaffection pour les voyages aux Etats-Unis. La fréquentation des stations de montagne serait toutefois meilleure si les opérateurs proposaient des formules d’hébergement plus souples, estime Maison de la France. Dans le sport et le bien-être, les golfs français souffrent d’un déficit d’image et l’offre en thalasso doit être présentée systématiquement aux clients anglais, qui n’achètent leurs forfaits de remise en forme qu’une fois sur place.
Des concurrents à l’Est
L’étude suggère aussi aux réceptifs de s’intéresser aux célibataires et aux seniors, dont le poids démographique augmentera fortement ces prochaines années. Enfin, Maison de la France souligne la nécessité de ne pas focaliser toute l’attention sur notre voisin ibérique. Car les pays de l’Est, avantagés par un taux change intéressant, pourraient faire valoir de nouveaux arguments touristiques après leur entrée dans l’Union européenne et constituer une nouvelle concurrence pour notre pays.