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Jet Airways suspend tous ses vols internationaux, dont Paris-Chennai

Face à une dette énorme, la compagnie indienne Jet Airways n’a plus que douze avions en mesure de voler. Ses 112 autres appareils sont cloués au sol par manque de liquidités pour payer les loueurs, mais aussi à cause de la réglementation indienne.

« À compter d’aujourd’hui et jusqu’à nouvel ordre, la compagnie suspend ses vols entre Paris (CDG) et Chennai (MAA) ainsi qu’entre ses hubs de Mumbai (BOM) et Delhi (DEL) vers Colombo (CMB) et Singapour (SIN) en raison de la non-disponibilité de ses appareils. La compagnie prévoit de cesser ses activités entre Amsterdam (AMS) et Toronto (YYZ) dans les prochains jours », annonçait il y a quelques jours Jet Airways.

Les quelques mots de la deuxième compagnie indienne, envoyés par communiqué, laissent présager le pire. Aujourd’hui la compagnie vient d’annoncer l’arrêt de ses vols internationaux jusqu’au 15 avril. Peu à peu, le transporteur s’affaiblit. Mais que s’est-il passé pour la compagnie qui, il y a peu, signait un partenariat avec Air France, soit désormais en si mauvaise posture ?

Un marché indien ardu

Tout d’abord, comme nous l’avions déjà expliqué, le secteur aérien indien s’avère très difficile. Certes, le marché d’un milliard et 300 millions d’Indiens est alléchant. Mais il faut savoir que les transporteurs indiens paient les plus hauts prix de carburant au monde, à cause des taxes locales allant jusqu’à 30%.

Et la véritable cause a été une guerre tarifaire prolongée, induisant des prix des billets tels qu’ils peuvent difficilement couvrir les coûts. Alors que l’Inde a connu 46 mois consécutifs de croissance passagers à deux chiffres, le marché reste difficile pour les compagnies aériennes. Depuis le milieu des années 2000, des transporteurs à bas coûts comme IndiGo et SpiceJet Ltd. ont été obligés d’offrir des réductions aux passagers à la recherche d’une bonne affaire. Par exemple, selon l’agence de voyage en ligne Yatra.com, le prix moyen des billets pour New Delhi à destination de Mumbai, la troisième route la plus fréquentée au monde, a chuté de 15% à 3 334 roupies (48 dollars) en juillet-août.

Désormais Jet Airways a une dette énorme, estimée à 85 milliards de roupies (1,1 milliard d’euros). Une dette qui contraint la compagnie à clouer ses avions au sol par manque de moyens. Actuellement 12 avions (deux ATR, 3 Boeing 737, six Boeing 777 et un A 330) volent sur une flotte de 124 appareils ! Et en Inde, une compagnie de moins de 20 appareils ne peut pas assurer de vols à l’international, selon le Live Mirror.

Jet Airways bientôt racheté par Etihad ?

Voilà pourquoi la compagnie vient d’indiquer que tous ses vols internationaux étaient annulés jusqu’au 15 avril. En Inde, Jet Airways a également suspendu les vols desservant trois capitales régionales du nord-est : Calcutta (Bengale Occidental), Patna (Bihar) et Guwahati (Assam).

Pourtant, le 25 mars, la démission du fondateur de Jet Airways, Naresh Goyal, avait apporté de l’espoir. C’était en effet l’exigence du principal actionnaire de la compagnie indienne, Etihad Airways. Lundi 8 avril, les banques ont appelé les repreneurs à se manifester. Selon les rumeurs quatre dossiers sont à l’étude, notamment Delta et Air Canada.

Mais attention, en milieu de matinée ce vendredi 12 avril, il semblerait que les sociétés de capital-investissement TPG Capital et Indigo Partners, le National Investment and Infrastructure Fund Ltd (NIIF) et l’actionnaire actuel de Jet Airways, Etihad Airways PJSC, basé à Abou Dhabi, ont communiqué leurs déclarations d’intérêt. De quoi donner un peu d’espoir aux employés de la compagnie.

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