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Jean-Philippe Doyen (Sixt) : « Nous voulons devenir le Netflix de la mobilité »  

Pour l’Echo Touristique, Jean-Philippe Doyen, le président de Sixt France, fait un point sur la crise actuelle, les nouveaux usages et le positionnement du loueur allemand.

L’Echo touristique : Durant la crise, Avis et Europcar ont été sauvés par des prêts d’Etat. Le premier de la part des Etats-Unis, le second de la France. Comment votre entreprise a-t-elle résisté à la crise ?

Jean-Philippe Doyen : Chez Sixt, nous avons la chance d’avoir été moins impacté que nos concurrents, sans doute grâce à une situation financière plus saine auparavant mais aussi du fait que l’on soit très bien implanté dans des pays qui ont moins souffert de la crise. Notamment l’Allemagne ou les Pays-Bas. Nous avons tout de même dû sécuriser un prêt de 1,6 milliard d’euros auprès d’un ensemble de banques. C’est une ligne de crédit à des conditions usuelles du marché. Malheureusement nous ne bénéficions pas en France du plan de tourisme à l’inverse des fast-foods ou des cinémas. Pourtant nous étions considérés comme « activité essentielle à la nation » et nous avons continué de fonctionner pendant le confinement.

Comment observez-vous la reprise de l’activité sur le marché français ?

Jean-Philippe Doyen : Le baromètre du Conseil national des professions de l’automobile indique que l’activité des loueurs de voitures reprend mais reste 60% moins importante que l’année dernière. Pour Sixt, c’est un peu moins que 60 %. Les touristes étrangers, qui sont une part importante de notre marché en France, ne sont pas là. Et les transferts modaux à la sortie des gares ou des aéroports ont quasiment disparus. De plus, beaucoup d’entreprises ont gelé leurs déplacements. Notre activité est concentrée à plus de 50% dans les gares et aéroports (avec 220 agences en France, Ndlr). La tendance sur l’été est plus favorable bien sûr que pendant le confinement, où l’activité avait chuté de 95%. Mais aucun acteur n’anticipe de revenir à une activité comparable à 2019. Les résultats en Corse sont très bons, mais c’est un peu l’arbre qui cache la forêt. On constate que le marché se décide en dernière minute. Plus généralement on observe une meilleure activité sur les bord de mer et un pic d’activité en Ile-de-France. L’usage de la voiture rassure les clients qui ont besoin de se déplacer pour le travail ou partir en vacances.

Quelles sont désormais les mesures prises par Sixt pour lutter contre la circulation du virus ?

Jean-Philippe Doyen : Tout d’abord, chez Sixt, nous avions fortement digitalisé le parcours client, bien avant le début de la crise sanitaire. On a ajouté la digitalisation du contrat qui est désormais envoyé par mail. Ensuite, plusieurs mesures ont été prises à l’intérieur des agences. Cela va du marquage au sol à la suppression des fontaines à eau dans les agences, dans lesquelles nous désinfectons partout et tout le temps. Nous avons revu les processus de nettoyage sur les différents points de contacts et nous avons également acheté des aspirateurs avec des filtres. Les clients n’ont pas besoin de prouver qu’ils ne sont pas contaminés pour utiliser nos services, comme dans certaines compagnies aériennes. Mais nos procédures vont plus loin que celles demandées par l’Institut national de recherche et de sécurité.

Quels nouveaux produits souhaitez-vous mettre en place afin de répondre aux nouvelles attentes des clients ?

Jean-Philippe Doyen : Nous allons continuer à développer la plateforme Sixt One qui héberge trois services. Sixt Ride propose une gamme complète de services de taxi, de véhicules avec chauffeur et de transfert à l’échelle mondiale. Sixt Rent permet aux clients de sélectionner un véhicule depuis leur appareil mobile dans les plus grands aéroports jusqu’à 30 minutes avant le début de la période de location, aller directement au parking sans passer par un comptoir de location et ouvrir le véhicule grâce à l’application Sixt. Et surtout Sixt Share permet au loueur de véhicules tendance et Premium de fournir à sa clientèle un service d’auto-partage novateur. Le principe, c’est de prendre un véhicule en bas de chez soi en auto-partage et de le redéposer en agence. Que ce soit quelques minutes ou plusieurs jours après. Auparavant, les acteurs étaient soit en « free floating », soit en location de voiture. Nous, on essaie de faire un produit mixte. Cette plateforme est déjà disponible aux Pays-Bas et en Allemagne, dans une dizaine de villes. Le service devrait être développé dès l’année prochaine en France. Nous développons également le Sixt +, un abonnement flexible, qui peut être annulé mensuellement. C’est déjà lancé en Allemagne, cela arrivera en France à la rentrée. Ce service sera proposé aux particuliers et aux entreprises avec une formule adaptée. On constate que les gens ont moins besoin de posséder une voiture et la pandémie a changé les besoins de mobilité de chacun. Avec tous nos nouveaux produits, on veut devenir le Netflix de la mobilité.

Justement, le confinement a accéléré les nouveaux usages et l’appétence des clients vers les produits responsables au niveau environnemental. Quelle est la position de Sixt sur le sujet ?

Jean-Philippe Doyen : Au niveau du parc automobile électrique, nous sommes en avance par rapport aux objectifs du législateur. Notre objectif c’est d’avoir 50% de notre parc automobile en électrique en 2030. Chez nous, cela représente déjà un pourcentage à deux chiffres. Concernant les impacts du Coronavirus, on pense qu’ils vont être durables. Combien de temps cela va durer ? Personne ne sait à quel rythme les changements vont s’opérer, quels seront les usages de demain. Il y a sans doute quelques excès qui vont être modifiés, je pense par exemple à l’avion pour les trajets de moins de deux heures. Ils nous appartient de travailler à une mobilité durable, mieux adaptée aux besoins de demain.

Pour plus d’informations, rendez-vous sur www.sixt.fr

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