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Hellio : « Il faut se lancer dans la rénovation énergétique, des financements existent »

La réglementation contraint les passoires énergétiques à engager des travaux. Propriétaires d’hôtels et autres résidences peuvent être subventionnés.

Une récente étude a secoué la montagne française. Dans les 70 stations de ski étudiées, la moitié des logements sont des passoires énergétiques (avec un DPE* F ou G), contre une moyenne nationale de 16,9%. A Isola 2000 dans les Alpes, le taux grimpe même à 90%. Une hérésie à l’heure de la sobriété énergétique.

Pour Claire Gagnaire, secrétaire générale de la société Hellio, « il n’est pas trop tard » pour se lancer dans la rénovation énergétique, a-t-elle expliqué lors de la récente conférence TOTEC à Paris. « On ne peut plus proposer des résidences mal isolées, où le client va sortir trois couvertures, alors que des aides existent pour rénover. »

Des obligations croissantes

Au regard de la réglementation, les passoires énergétiques vont d’ailleurs devoir s’adapter, ou bien sortir du marché…

A titre d’exemple, depuis août 2022, les loyers des logements dont le DPE est classé F ou G ne peuvent plus être augmentés. Et un audit énergétique devra être réalisé avant la mise en vente de bâtiments classés aussi faiblement à partir d’avril 2023. Un audit destiné, bien sûr, à identifier des travaux à réaliser… Ces mesures s’inscrivent dans le cadre de la loi Climat et résilience laquelle prévoit « l’interdiction progressive de location des passoires thermiques », ajoute Claire Gagnaire.

Autre réglementation à venir, le décret tertiaire. Le texte concerne les bâtiments de plus de 1000m2, incluant les hôtels et résidences de tourisme. Qu’impose-t-il ? Une réduction de consommation d’énergie de 40% en 2030 puis de 60% en 2050 par rapport à une année de référence.

« Dans le secteur de l’hôtellerie, des résidences de tourisme, au niveau des collectivités, il existe des solutions d’économies d’énergie durables et des financements », martèle Claire Gagnaire, dont le métier est justement d’accompagner propriétaires et autres collectivités territoriales en ce sens. 

Des aides couvrant souvent 30% des frais engagés

Et l’ancienne patronne de Sabre France d’illustrer son propos avec un exemple concret, partagé avec les professionnels réunis lors du TOTEC. « Les deux propriétaires de l’hôtel San Regis à Paris ont profité de la crise sanitaire pour faire travaux de calorifugeage. Nous avons travaillé avec leur équipe. » Les travaux ont coûté 12 000 euros. Des primes CEE ont entièrement couvert les frais. Qui plus est, l’hôtel réalise désormais 15% d’économie d’énergie.

Mais l’obtention d’aides à hauteur du montant des travaux est un scénario rare. « Primes et autres aides couvrent en général 30% du montant des travaux de rénovation dans le secteur tertiaire », calcule Claire Gagnaire. La communauté de l’Oisans a récemment pu bénéficier de 500 000 euros d’aides pour différents travaux de transition énergétique. D’autres acteurs vont chercher des financements afin de changer de système de chauffage. « De nombreuses résidences de tourisme disposent de chaudières à fuel, dont l’installation est interdite depuis juillet 2022. Donc, si une panne non réparable intervient, une obligation de changement s’impose vers un autre mode de chauffage. »

*diagnostic de performance énergétique (DPE)

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