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Hébergements collectifs : Nicolas Dayot tire la sonnette d’alarme

Tout en partageant les premières tendances de l’été, Nicolas Dayot, le président de la FNHPA, s’inquiète de la perte de compétitivité de la France par rapport à ses voisines du sud.

« La France est plutôt en phase de déclassement au niveau des hébergements collectifs », s’est alarmé ce matin, en début de conférence de presse, Nicolas Dayot, le président de la Fédération nationale de l’hôtellerie de plein air (FNHPA).

Troisième derrière l’Espagne et l’Italie

Hôtels, campings, résidences de tourisme et autres auberges de jeunesse composent les hébergements collectifs. Or leur fréquentation globale s’érode de 2,2% de nuitées en 2024 (à 446 354 nuitées). Les campings, eux, demeurent le « principal moteur de la fréquentation estivale » (-0,35% de nuitées, à 141 millions de nuitées). « Nous limitons la casse », poursuit Nicolas Dayot.

« Il y a 15 ans, la France était le leader européen pour la fréquentation des hébergements collectifs. Nous sommes sur une année de basculement, dont on ne parle pas d’ailleurs. L’Espagne (500 millions de nuitées, Ndlr) nous a doublé depuis quelques années. En 2024, l’Italie (458 millions) nous est passée devant. Nous ne sommes plus que le troisième, et nous sommes talonnés par l’Allemagne » (441 millions).

« Dans un contexte où l’on parle surtourisme » conduisant à privilégier les touristes fortunés en moins grand nombre, « il va falloir se poser des questions stratégiques pour enrayer ce déclassement ». Le président du syndicat appelle ainsi à ne pas trop se gargariser des 100 millions de touristes étrangers en 2024, et il enjoint élus et professionnels à collaborer ensemble pour remonter la pente. 

100 campings ont fermé en deux ans

Les campings génèrent à eux seuls la moitié des hébergements collectifs en juillet-août, en nuitées.

Les équipements et les services additionnels leur permettent de capter des parts de marché, selon Nicolas Dayot. L’hôtellerie de plein air enregistre ainsi plus de 141 millions de nuitées par an, contre 108 millions en 2010.

Selon la FNHPA, une centaine de campings ont en revanche mis la clé sous la porte depuis deux ans. Il s’agit surtout de petits campings et de campings municipaux, en mal d’équipements comme des piscines et des restaurants. En l’espace d’une vingtaine d’années, 1600 campings français ont fermé, passant de 9000 terrains aménagés en 2000 à 7400 aujourd’hui.

« Nous espérons stopper la disparition des campings, comme nous le disons chaque année. Nous souhaitons que les mesures de simplification, sur lesquelles la ministre (Nathalie Delattre) travaille ardemment, produisent leurs effets. »

Des points communs avec les parcs d’attractions

Parmi les mesures escomptées, pour maintenir le parc existant : la simplification du cadre juridique et l’augmentation des hébergements sur pilotis par camping face au dérèglement climatique. Le secteur appelle de ses vœux des normes moins lourdes et la réécriture de règles trop compliquées, ce qui pourrait aussi rassurer les investisseurs.

Les investissements constituent l’autre nerf de la guerre. Pour Nicolas Dayot, les campings et les parcs d’attractions présentent d’ailleurs un double point de similitude : un chiffre d’affaires de 4 milliards d’euros par an, et un investissement annuel d’un milliard d’euros.

« Il faut des nouveautés pour inciter les clients à revenir, dans les campings comme dans les parcs d’attraction. » Avec un autre enjeu, rester financièrement accessible. La FNHPA martèle que les campings demeurent attractifs. Encore cette année, la fédération a commandé un sondage à l’Ifop selon lequel le bon rapport qualité-prix reste l’atout majeur de l’hôtellerie de plein air.

Une saison estivale 2025 à +1%

Pour l’heure, la saison estivale 2025 se rapproche de la précédente dans les campings (+1%). L’arc méditerranéen enregistre une légère avance, la façade Atlantique un petit retard.

En 2024, le nombre de nuitées accusait une légère baisse (-0,3%, à 141 millions de nuitées), après le record de 2023. L’année passée avait été marquée par une météo capricieuse, des élections et les Jeux olympiques et paralympiques. Les campings ont enregistré des performances variables selon les régions et les territoires.

Les JO et la crainte de prix élevés ont notamment pénalisé l’Ile de France (-8,8%). La plupart des territoires littoraux de l’Atlantique et de la Manche ont reculé : la Normandie (-2%), la Nouvelle-Aquitaine (-0,4%), les Pays-de-la-Loire (-3,5%), la Bretagne (-5,7%). Les Hauts-de-France font figure d’exception (+2,7%). Les clients ont privilégié le sud. La Corse (+10%) et la région PACA (+5%) ont affiché les meilleures progressions. Plus de la moitié de la fréquentation des campings profite au littoral.

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