Journées usines ouvertes : le tourisme industriel convainc de plus en plus de publics
Ces vendredi 4 et samedi 5 avril était organisée la première édition des Journées usines ouvertes. Sur le modèle des Journées du patrimoine, elles témoignent de l’essor d’un « tourisme de savoir-faire ».
Parfum, aérien ou agroalimentaire : les usines sont de plus en plus nombreuses à ouvrir leurs portes aux curieux. Selon l’association Entreprise et Découverte, elles ont accueilli 20 millions de visiteurs en 2022 – une hausse de 40% en trois ans (2019-2022). Phénomène récent et pourtant conséquent, le tourisme de savoir-faire, ou tourisme industriel, connaît un essor. Celui-ci se voit consacré, en ce début de mois d’avril, par la première édition des Journées usines ouvertes.
Basées sur le modèle des Journées du patrimoine, elles donnent l’occasion à tous types de publics de franchir les portes de quelques 220 sites industriels pendant deux jours, gratuitement.
« Reconnecter les Français avec leur patrimoine industriel »
Organisées par la Société des Ingénieurs Arts & Métiers, avec le soutien de la Direction générale des entreprises au ministère de l’Economie et de France Industrie, elles visent à « reconnecter les Français avec leur patrimoine industriel », « Mettre en lumière la diversité des métiers et des carrières »… En somme, valoriser les industries locales et renforcer le lien entre entreprises et société.
L’évènement répond également à un intérêt soutenu depuis quelques années maintenant. Lancée dans les années 1960, cette pratique s’est récemment développée, portée par son originalité, mais surtout par l’essor des enjeux de RSE. Les entreprises « doivent communiquer sur ce qu’elles font, et se servent donc de ces outils direct avec le public », explique Cécile Pierre, déléguée générale d’Entreprise et Découverte, à France Inter.
C’est également un tourisme qui répond aux attentes d’un tourisme plus durable, défend le gouvernement : ancré dans des territoires parfois à l’écart des circuits touristiques classiques, il valorise des structures déjà existantes, sans créer d’impact supplémentaire sur l’environnement. « Il contribue ainsi à la différenciation, à la diversification et à la diffusion de l’offre touristique française sur des territoires dont la fréquentation touristique est limitée », défend un communiqué.
Susciter l’intérêt
L’initiative permettrait également de changer l’image de l’industrie dans la société. Selon une enquête Arts et Métiers, commandée à l’Ifop et publiée en novembre 2024, 87% des personnes interrogées « s’accordent sur le rôle central de l’industrie ». Pourtant, seulement « 11% y recommanderaient sans réserve un travail à leur proche ».
Car si les Journées usines ouvertes s’adressent à (et séduisent) tous types de publics, elles visent également à créer des vocations et encourager l’orientation. « Pour attirer les jeunes vers nos industries, il est crucial de leur montrer qu’ils pourront s’y épanouir dans des professions innovantes, porteuses d’avenir et en constante transformation. C’est toute l’ambition des Journées Usines Ouvertes », précise Stéphane Gorce, président de la Société des Ingénieurs Arts et Métiers, cité dans un communiqué.
En 2025, les constructeurs Airbus et Alstom, l’atelier tramway de la Régie des Transports Métropolitains à Marseille ou encore les Chantiers de l’Atlantique, à Saint-Nazaire, se sont prêtés au jeu. L’objectif, pour les années à venir, et de continuer à s’extirper d’une logique de niche pour aller vers une véritable pratique culturelle. Celle-ci va par ailleurs jusqu’à convaincre les touristes étrangers : ils représentent un visiteur sur cinq dans les entreprises, selon Entreprise et Découverte.
