Gîtes de France veut moderniser son image
Les Gîtes de France espèrent séduire de nouveaux clients parmi les voyageurs d'affaires et les jeunes. Une diversification qui devra passer par la modernisation de ses services Internet et mobiles.
"Gîtes de France, ce n'est pas que des maisons en pierres à la campagne, souligne Jérôme Monteil, son directeur général. Nous avons des lofts, des habitats contemporains ou même haut de gamme". La fédération souhaite d'ailleurs promouvoir cette offre haut de gamme, qui représente 5% de ses hébergements.
Gîtes de France désire aussi davantage se positionner sur le segment porteur de la clientèle "affaires", qui représente 5% des réservations. "En chambre d'hôte, le voyageur d'affaires trouve le même confort que dans un hôtel, avec le contact en plus, ce qui lui permet d'être moins dans l'anonymat global des grosse chaînes hôtelière". Son offre City Break, qui a permis de labelliser 1 000 logements en milieu urbain, lui est notamment destinée.
De plus, la fédération veut se faire connaître auprès des "jeunes" (25-35 ans), qui "n'ont pas encore le réflexe de penser à Gîtes de France", constate le directeur général. Pourtant, cet hébergement chez l'habitant propose une large gamme de produits, allant de 1 à 5 "épis".
Investir le web
Le groupe, qui rassemble 60 000 gîtes et 10 000 chambres d'hôtes, capitalise sur les services offerts tant aux propriétaires qu'aux clients et sur le contrôle des hébergements par son équipe de 500 personnes. Il doit désormais travailler au corps sa présence web. Gîtes de France investit plusieurs millions d'euros jusqu'en 2015 pour la refonte du site et le développement d’une plateforme mobile. Aujourd'hui les ventes via les sites nationaux et départementaux, qui enregistrent 8 millions de visiteurs par an, équivalent à 2 millions d’euros de volume d'affaires. "La concurrence d'Airbnb nous challenge", reconnaît Jérôme Monteil, qui qualifie le site américain d'"énorme machine".
Un produit "de crise"
En 2012, le chiffre d'affaires et la fréquentation des établissements de la fédération auront augmenté de 2%. "Nous sommes contents, nous avons limité la casse", sourit Jérôme Monteil. "Nous avons un produit qui répond au contexte, un produit de crise". Le contexte géopolitique a en effet privilégié des départs en France. Et le directeur insiste sur le fait que le rapport qualité-prix est intéressant (à partir de 450 € pour une semaine, 6 personnes). Le parc devrait s'accroître de 1 000 à 1 200 hébergements par an, soit 3% de plus par an, jusqu'en 2015.