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George Clooney appelle au boycott de neuf hôtels de luxe liés au sultan de Brunei

Alors que le sultan de Brunei s’apprête à instaurer la peine de mort en cas d’homosexualité ou d’adultère, l’acteur américain appelle à ne pas fréquenter les neuf hôtels de luxe dont le sultan est propriétaire. Parmi eux figurent le Meurice et le Plaza Athénée.

L’appel lancé samedi par George Clooney n’est pas passé inaperçu. Dans une tribune publiée par le site Internet Deadline, spécialisé dans le divertissement, l’acteur américain incite en effet au boycott de neuf hôtels de luxe liés au sultan de Brunei. Ce riche petit Etat pétrolier d’Asie du Sud-Est est en effet sur le point d’instaurer la peine de mort en cas d’homosexualité ou d’adultère en invoquant la charia, la loi islamique. Le 3 avril, « la nation de Brunei va commencer à lapider et à fouetter à mort n’importe lequel de ses citoyens convaincu d’être homosexuel. Comprenez-le bien », écrit George Clooney. La nouvelle législation de Brunei, situé sur l’île de Bornéo, prévoit aussi l’amputation d’une main ou d’un pied pour vol. Le sultanat de Brunei, petite monarchie de 430 000 habitants est dirigée d’une main de fer par le sultan Hassanal Bolkiah depuis 1967. Le sultan est « l’un des hommes les plus riches du monde » et « possède l’Agence d’investissement de Brunei » qui, à son tour, est propriétaire de « neuf des hôtels les plus prestigieux dans le monde », poursuit George Clooney, qui en dresse la liste.

Le Plaza et le Meurice dans la liste

Parmi eux figurent deux hôtels français Le Meurice (Paris), L’hôtel Plaza Athénée (Paris), The Dorchester (Londres), 45 Park Lane (Londres), Coworth Park (Royaume-Uni), The Beverly Hills Hotel (Beverly Hills, USA), Hotel Bel-Air (Los Angeles, USA), Hotel Eden (Rome) et Hotel Principe di Savoia (Milan, Italie). « J’ai séjourné dans nombre d’entre eux, dont certains récemment, parce que je n’avais pas fait mes devoirs et que j’ignorais qui les possédait », reconnaît l’acteur américain. « Mais soyons clair, chaque fois que nous prenons une chambre ou organisons une réunion ou dînons dans l’un de ces neuf hôtels, nous mettons de l’argent directement dans la poche d’hommes qui choisissent de lapider et de fouetter à mort leurs concitoyens homosexuels ou accusés d’adultère », relève-t-il. « Brunei est une monarchie et un boycott n’aura certainement pas grand pouvoir pour changer ses lois. Mais allons-nous vraiment contribuer financièrement à ces violations des droits humains? », lance-t-il. Et d’ajouter : « Après des années de pratique des régimes meurtriers, j’ai appris que vous ne pouvez pas leur faire honte. Mais vous pouvez faire honte aux banques, aux financiers et aux institutions qui font des affaires avec eux en choisissant de détourner le regard ». 

En réaction à l’appel de George Clooney, le bureau du Premier ministre de Brunei a diffusé samedi un communiqué rappelant que le pays avait un « double système judiciaire », l’un islamique, qui ne s’applique qu’aux musulmans -représentant plus des deux tiers de la population-, l’autre civil, qui concerne l’ensemble des habitants du pays. « Avec l’entrée en vigueur complète » de cette loi islamique « à partir du 3 avril, les deux systèmes continueront à s’appliquer en parallèle afin de maintenir la paix et l’ordre et préserver la religion, la vie, la famille et les individus quels que soient leur genre, nationalité, race et confession », y est-il écrit.

Pas le premier appel au boycott

Depuis samedi, l’appel lancé par George Clooney semble en tout cas faire des émules. Le chanteur Elton John, qui a épousé son compagnon David Furnish en 2014, a félicité sur Twitter l’acteur américain « d’avoir pris position contre la discrimination anti-gay et le sectarisme qui sévit dans le pays de #Brunei – un endroit où les homosexuels sont brutalisés, voire pire – en boycottant les hôtels du Sultan. » L’appel de George Clooney a aussi reçu le soutien de personnalités politiques américaines de tous bords.

Ce n’est d’ailleurs pas la première fois qu’un tel appel au boycott est lancé. En 2014, alors que l’Etat avait annoncé sa volonté d’introduire progressivement la charia, plusieurs voix s’étaient déjà élevées pour appeler à prendre les mêmes mesures. Le patron de Virgin, le milliardaire britannique Richard Branson, la papesse de la mode, Anna Wintour, ou encore l’animatrice Ellen DeGeneres avaient alors, entre autres personnalités, pris position en ce sens.

De son côté, Dorchester Collection a affirmé dans un communiqué « promouvoir la qualité, le respect et l’intégrité dans tous les domaines de (ses) activités, et attacher une grande importance aux personnes et à la diversité culturelle de ses clients et employés. L’inclusion et la diversité demeurent des convictions fondamentales et nous ne tolérons aucune forme de discrimination ». A Paris, une porte-parole n’a pas « souhaité commenter les appels au boycott ».

 

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