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Un plan social en préparation au sein d’Atout France

Un tiers des salariés pourrait être touché par un vaste plan d’économie, décidé par le ministère des Affaires étrangères. Un paradoxe à l’heure où la destination France redouble d’ambitions…

Une note diplomatique qui a fuité sème la panique dans le réseau d’Atout France, nous indique une source proche du dossier, qui préfère garder l’anonymat. Et pour cause, ce document évoquerait une réduction de la masse salariale du réseau de l’organisme en charge de la promotion de la France à l’étranger, pour un montant de 4 millions d’euros.

Sur proposition de Jean-Yves Le Drian, ministre de tutelle d’Atout France, le Premier ministre aurait pris la décision de réduire d’un tiers la masse salariale du réseau Atout France, d’ici 2020. Une information que deux salariés de l’organisme nous ont confirmée. « 30% de la masse salariale d’Atout France, mais aussi une part significative de Business France (structure née de la fusion d’Ubifrance et de l’Agence française pour les investissements internationaux, NDLR), devraient être supprimés », nous précise l’une d’entre elles. Interrogé par nos soins, Christian Mantei, directeur général d’Atout France, se refuse à tout commentaire.

Vers la fermeture de certains bureaux

Ce projet de restructuration s’inscrit dans un cadre plus large, celui du plan d’économies de 10 milliards d’euros voulu par le gouvernement. Avec en arrière-plan la crise des Gilets Jaunes.  Quelles seront les conséquences ? « Cela signifie la fermeture pure et simple de plusieurs bureaux de promotion de la France à l’étranger et, pour ceux qui continuent à fonctionner, une réduction des équipes, en qualité comme en quantité », poursuit notre source. Sachant que certains bureaux – au nombre de 32 d’après le site Atout-France.fr – peinent déjà à assurer les missions que leur confient les adhérents, qu’ils soient publics (régions, départements, villes, …) ou privés (hôtels, musées, parcs, …), faute de personnel. « D’autres ne peuvent pas garder leurs meilleurs collaborateurs, faute de pouvoir leur offrir un salaire convenable », nous explique-t-on en interne.

Paradoxe : faire plus, avec moins

Autrement dit, la réduction des effectifs risque de donner un sérieux coup de frein à la promotion du tourisme en France auprès des clientèles étrangères. Un paradoxe à l’heure où le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères lui-même, en charge du tourisme, se montre justement ambitieux. L’objectif fixé est d’atteindre, à l’horizon 2020, 100 millions de visiteurs étrangers en France (contre 90 millions en 2018), pour 60 milliards d’euros de recettes. Un paradoxe, aussi, au regard de la concurrence de plus en plus vive d’autres destinations.

Atout France, qui est un groupement d’intérêt public, devrait réunir un Conseil d’Administration devant entériner la décision de l’État. Reste à savoir comment réagiront les adhérents et les partenaires de l’agence, qui développe ses actions grâce à des financements publics et privés. Les Entreprises du Voyage (EdV) ont déjà proposé, lors de leur congrès de Madère, de délester Atout France du dossier des immatriculations. Affaire à suivre.

Linda Lainé et Clément Peltier

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