Retrouvez l'actualité du Tourisme pour les professionnels du secteur tourisme avec l'Echo Touristique : agences de voyages, GDS, prestataires spécialisés, voyagistes

Espagne, crise et conséquences

La chute de la demande interne pousse les agences et les voyagistes à se restructurer et à développer de nou-veaux services.

En Espagne, tous les indicateurs sont au rouge. Le PIB devrait reculer de 1,5 % cette année et de 0,5 % à 2 % en 2013. Le taux de chômage continue à progresser, à plus de 25 %. Et les ventes au détail ont chuté de 10,9 % en septembre dernier. Conséquence, le secteur du tourisme trinque. « La baisse du marché des TO en Espagne est de 15 à 20 % pour 2012. Les ventes de Travelplan ont diminué de 20 % » expliquait Alcino Ribeiro, directeur France de Globalia, lors d’une conférence de presse à Paris. La France, tant du point de vue de la structuration de son industrie qu’au niveau des habitudes et tendances de consommation, n’est pas l’Espagne. Mais à suivre les recettes appliquées par les gouvernements espagnol et grec, elle pourrait en prendre le chemin. Une raison de plus pour mieux observer les mutations de l’industrie touristique de l’autre côté des Pyrénées.

Le constat, d’abord. D’après les statistiques officielles, le nombre de voyages des Espagnols à l’étranger a baissé de 8,7 % sur les neuf premiers mois de 2012. Logiquement, le chiffre d’affaires des agences de voyages et opérateurs touristiques a chuté de 7,7 % à fin septembre. Juan Molas, président du syndicat hôtelier espagnol CEHAT s’est aussi alarmé de la « chute dramatique et exponentielle de la demande interne » et de ses conséquences sur l’activité hôtelière. Dans les régions fréquentées essentiellement par les Espagnols, le prix des chambres recule. À lire la presse espagnole, et de l’avis des spécialistes du secteur, tous les groupes, à l’exception de certains réceptifs pour les clientèles d’Amérique du Sud, sont en crise.

Les opérateurs, pour y faire face, ont peu d’options. Le processus de restructuration débuté en 2008, s’accélère. Les fermetures d’agences, dans un pays qui en compte plus que l’Allemagne pour deux fois moins de chiffre d’affaires, pourraient dépasser les 400 en 2012, soit plus de 5 % au total. La semaine dernière, le groupe Orizonia a racheté son concurrent Barceló, créant un nouveau géant, numéro un du secteur avec 3,7 Mds E de chiffre d’affaires. Le groupe Globalia, lui, mise sur une intégration verticale poussée au maximum, avec le renforcement de son activité réceptif. Lancé en 2010, Welcome Incoming Services a dépassé le million de clients et devrait progresser de 25 % en 2013. Sa filiale, Air Europa, s’oriente sur les marchés étrangers, notamment la Suisse, la Belgique ou l’Amérique du Sud, pour remplacer une demande interne morose.

18 500 EMPLOIS SONT CONCERNÉS PAR DES PLANS SOCIAUX

Mais la restructuration passe aussi par des économies sur la masse salariale. 18 500 emplois sont concernés par des plans sociaux ou de chômage partiel dans le tourisme, avec jusqu’à 4 500 postes chez Iberia. Une des stratégies privilégiées, le chômage partiel, pose toutefois question. Sans retour de la croissance, et de la consommation, la baisse du temps de travail et des salaires (de 20 à 25 % chez Globalia ou Viajes Corto Inglés), ne se traduira-t-elle pas ensuite par des suppressions d’emplois, craignent les syndicats ? D’autres stratégies sont également redoutées. « Tomber dans la guerre des prix serait une sérieuse erreur » expliquait le président de l’ UNAV (Union Nacional de Agencias de Viajes) dans la presse espagnole, alors que les marges s’érodent. « Avec la crise, les gens cherchent les voyages les moins cher et cela nous profite » confirmait Beatriz Oficialdegui, directrice marketing du pure player Destinia.com.

%%HORSTEXTE:1%%%%HORSTEXTE:2%%

Laisser votre commentaire (qui sera publié après moderation)

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Dans la même rubrique