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DIDIER LE CALVEZ, PDG DU BRISTOL, SENIOR VICE-PRESIDENT OPERATION AND SALES et MARKETING OETKER COLLECTION : « Si la taxe de séjour est instaurée, le Bristol se déclassera »

Alors que les (ré)ouvertures s'enchaînent dans la grande hôtellerie parisienne, Didier Le Calvez, patron du Bristol et président d'UMIH Prestige, fait le point sur le marché et sur les grands enjeux du secteur.

L'Écho touristique : À Paris les palaces sont en effervescence. Quel est l'impact sur le marché ?

Didier Le Calvez : L'inventaire a retrouvé son équilibre. Avec la réouverture du Plaza Athénée, nous sommes à périmètre constant vis-à-vis du marché parisien, sur lequel il n'y a pas assez d'offres 90 à 120 jours par an. Le marché peut facilement absorber de nouveaux hôtels. Ce sont des outils majeurs pour Paris, ces groupes arrivent avec leur réseau de fidélisation, ils apportent une clientèle. C'est aussi très positif pour le consommateur, cela crée une émulation.

 

L'arrivée d'enseignes internationales redéfinit-elle les codes du luxe ?

Définitivement ! Dans les années 90, le Ritz dominait le marché, mais c'est le George V (dirigé par Didier Le Calvez de 1999 à 2007, Ndlr) qui a apporté une dimension internationale à la grande hôtellerie parisienne. Cela a encore évolué avec la venue d'Hyatt, puis tous les palaces se sont remis en question (…). Dans l'hôtellerie, le George V a fait sauter certains verrous, aujourd'hui, tout le monde est conscient que l'accueil est quelque chose de critique.

 

L'accueil des Parisiens reste-t-il pointé du doigt ?

Tout le monde le pense mais dans un entretien récent, Madame Hidalgo disait, globalement, que « les Français sont bougons, c'est dans leur nature, il faut les accepter comme ça ». Magnifique ! Lorsque l'on vend une destination à l'échelle internationale, ce n'est pas possible. (…) Il y a un effort à faire, nous sommes en concurrence avec le reste du monde. Quand on évoque le sujet, on nous répond que de nouvelles écoles vont être créées pour concurrencer Lausanne… C'est surtout un travail de tous les jours.

 

Quelle est votre réaction face au projet de taxe de séjour pour les hôtels trois étoiles et plus ?

En tant que PDG du Bristol et président d'UMIH Prestige, je pense que le gouvernement ou la Ville de Paris sont à court d'impôts, alors ils essaient de racler partout. Si certains ont vraiment cette idée en tête, nous allons tout simplement nous déclasser. Ces classements, nous y participons pour les consommateurs, l'image de la France, pour apporter une valeur ajoutée. Mais si cela doit occasionner un surcoût, nous n'en avons pas besoin. Le président de la République a fait, à juste titre, du tourisme un enjeu national, et on s'attaque à un des rares secteurs créateurs de richesse. Que quelqu'un prenne le temps d'étudier nos marges : elles sont minimes, parce que nous réinvestissons, ce qui fait vivre de nombreuses entreprises.

 

Quelles sont vos relations avec les OTAs ?

Les palaces travaillent très peu avec. Mais il y a un sujet qui me chagrine davantage, c'est la loi Alur qui autorise la location journalière d'appartements. Les professionnels doivent se plier à des normes très strictes, obligations que n'ont pas les particuliers. C'est la plus grosse concurrence déloyale que l'hôtellerie peut rencontrer.

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