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Agences de voyages : une reprise semée d’embûches

Les agences ont largement rouvert leurs portes au public. Mais quelle est la température des ventes et du moral ? Le CDMV a sondé ses adhérents.

Pour prendre le pouls du marché, le Collectif de Défense des Métiers du Voyage (CDMV) a mené un sondage auprès de ses membres. 116 professionnels, qui travaillent presque tous au sein d’agences physiques, ont répondu entre le 27 mars et le 2 avril à son questionnaire.

Les résultats sont très mitigés. « La majorité des agences déclarent réaliser, depuis le début de l’année 2022, moins de 60% de leur chiffre d’affaires 2019 », commente Caroline Texier, secrétaire du CDMV. En revanche, 11% annoncent des niveaux de commandes comparables à ceux de 2019. Globalement, c’est donc nettement mieux qu’en 2021 à la même période, mais pas encore la grande forme. D’après le baromètre Orchestra pour L’Echo touristique, les ventes de voyages parmi les agences offline et online réalisées au mois de mars sont pourtant quasi stables (-3%), versus mars 2019. Les agences en ligne profiteraient-elles davantage de la reprise ? C’est une hypothèse que Caroline Texier n’écarte pas.

Le coup de blues créé par la guerre en Ukraine

Autre conclusion du sondage, qui confirme les appréhensions soulevées par celui de L’Echo touristique : la guerre en Ukraine a ralenti le rebond observé en début d’année : 72% des professionnels interrogés notent un recul de 50% ou plus des ventes, depuis le début du conflit le 24 février. 

Dans les remarques formulées par les membres du CDMV, les agents de voyages évoquent fréquemment la hausse des billets d’avion sur les destinations long-courriers et les effets négatifs des variations de taux de change. « L’euro est plus faible que le dollar en raison du conflit, même s’il remonte un peu actuellement, commente Caroline Texier, par ailleurs directrice Horizons du Monde. Sur un voyage aux Etats-Unis, nous pouvons perdre 20 euros par personne, soit 600 euros pour un groupe de 30 personnes. Avec des groupes scolaires qui constituent une partie significative de mon activité, je choisis de rogner sur ma marge. Les fluctuations des devises font partie des risques stratégiques du métier, à nous d’acheter à un bon taux, au bon moment. »

Des agences ouvertes, mais avec un roulement du personnel

Les agences de voyages sont en grande majorité dans les starting-blocks pour réussir la saison estivale et oublier plus de deux ans de pandémie. « Environ 80% d’entre elles sont totalement ouvertes, il n’y a pas d’effet d’aubaine par rapport aux aides du gouvernement », assure Caroline Texier. Néanmoins, 13% demeurent ouvertes à mi-temps ou moins. Les groupistes, les spécialistes des voyages scolaires ou de l’Asie sont toujours à la peine, relève la secrétaire du CDMV. La patronne d’Horizons du Monde est bien placée pour en parler : « Nous sommes sur des temps longs de prise de décisions pour des voyages scolaires. Nous avons néanmoins réussi à monter une vingtaine de séjours, surtout avec nos clients les plus fidèles, et en intégrant des assurances qui rassurent les parents. »

Tout le monde n’a pas repris le chemin de l’agence à temps plein, loin s’en faut. Si 76% des équipes travaillent à plus de 75%, près d’un collaborateur sur dix (8,5%) demeure à moins de 25% du temps.

« Les agences font l’effort de rouvrir, mais avec un roulement des équipes ». Une situation probablement due au déploiement du chômage longue durée (APLD) mais aussi au manque d’effectifs, puisque de nombreux salariés ont quitté la distribution. « La dynamique sera vraiment satisfaisante quand tout le monde aura repris le travail. »

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