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Ces compagnies charter de l’Est qui profitent du ciel français

Small Planet Airlines, Travel Service, ou Enter Air, avec des prix inférieurs de près de 20 %, montent en puissance et inquiètent les compagnies françaises déjà fragilisées.

Des logos encore inconnus du grand public fleurissent sur les tarmacs parisiens : Small Planet Airlines, Enter Air, ou encore Travel Services. Ces compagnies d'Europe centrale et orientale -Lituanie, Croatie République Tchèque ou Pologne – séduisent de plus en plus les voyagistes français. Et pour cause, leurs coûts sont estimés entre 10 % et 20 % en-dessous de la moyenne française, pour une qualité jugée équivalente. Une concurrence qui pourrait se développer, au risque de fragiliser davantage les compagnies loisirs françaises déjà menacées par les crises conjoncturelles et systémiques. Avec l'installation de ces compagnies à Paris, « notre activité devient très compliquée » regrette ainsi Jean-François Dominiak, DG d'Europe Airpost : « les tarifs affichés par ces transporteurs de l'Est permettent aux voyagistes de nous mettre la pression lors des négociations commerciales », glisse-t-il.

 

LES DIFFÉRENTIATIONS SE RESSERRENT

Créée en 2007, Small Planet Airlines est emblématique de l'essor de ces nouveaux acteurs. Avec 400 000 passagers en 2009, elle vise un total de 2 millions de passagers pour 2012. Historiquement basée sur les marchés baltes, polonais ou italiens, et desservant les destinations balnéaires de la Méditerranée, la compagnie a positionné, début 2012, deux de ses avions sur Roissy-CDG. La Polonaise Enter Air, créée en 2010, s'est placée dans le sillage de la Lituanienne en basant un appareil à Paris. D'autres sont également prêtes à conquérir le marché français. L'entrée de la Croatie dans l'Union Européenne ouvre par exemple de nouvelles opportunités pour la compagnie Trade Air, basée à Zagreb. « Cela va nous offrir plus de flexibilité pour opérer dans les aéroports Européens. Il y a des possibilités que nous basions un appareil à Paris, mais je ne peux rien confirmer » explique Sanja Ples, en charge des ventes et du marketing pour la compagnie.

L'intégration des pays d'Europe centrale et orientale dans l'Union joue en faveur de ces acteurs. « Il existe de moins en moins de différenciations techniques et juridiques à l'intérieur de l'UE entre les compagnies d'Europe Occidentale et les autres » note Romain Papy directeur général France du courtier Air Partner. Leurs structures de coût également, avec des salaires de 30 à 50 % moins élevés et des charges sociales inférieures d'au moins 10 points aux charges françaises. « Un dumping social » inacceptable pour Franck Mikula, président de l' UNAC (Union des navigants de l'aviation civile). Il existe bien une nouvelle loi européenne prévoyant le paiement des cotisations sociales dans le pays de la « base d'affectation » du salarié, mais ces compagnies ne disposent d'aucune infrastructure en France. « Tant qu'il n'y a pas de ligne régulière, cela va être difficile de faire appliquer la législation sur le droit social » précise Franck Mikula.

 

QUELQUES FREINS SUBSISTENT CHEZ LES VOYAGISTES

La demande soutenue des voyagistes, à la recherche de prix toujours plus compétitifs et d'une grande flexibilité promet à ces transporteurs une croissance pérenne. « Notre démarche semble pertinente puisqu'après avoir été parmi les premiers à avoir fait connaître la compagnie tchèque Travel Service sur le marché français, la plupart des TO opérant sur le bassin méditerranéen connaissent ou collaborent avec cette compagnie » note Raouf Benslimane directeur général de Thalasso N°1.

Alors, pourquoi n'assiste-t-on pas – encore -, à un mouvement massif des voyagistes vers ces compagnies charter ? Pour certains observateurs, il subsiste quelques freins : la barrière de la langue, de la culture, et surtout, la question du risque que représente un nouveau partenaire, de surcroît étranger. Des critères de choix surtout retenus en cas de retard ou de problème juridique. « Le courtier aérien est là pour conseiller sur toutes les options possibles et offre des garanties complémentaires afin de sécuriser ses choix » répond Romain Papy. Certains voyagistes continuent également à privilégier leurs compagnies maison, tandis que d'autres, plus petits, privilégient les partenariats de longue date.

 

Air France va commencer à discuter suppressions de postes, voire plan social.

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