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Center Parcs de Roybon : les antis veulent créer un nouveau Sivens

Les opposants à la construction de ce nouveau Center Parcs, dans l’Isère, ont manifesté dimanche sur le site. Les plus radicaux ont décidé d’y installer un camp, revendiquant l’héritage de Sivens et Notre-Dame des Landes.

La contestation est montée d’un cran ce week-end à Roybon, dans l’Isère. Dimanche, entre 600 et 1000 personnes ont manifesté sur le site du futur Center Parcs, dont les travaux de défrichement ont été lancés fin octobre, et qu’ils qualifient de « carnage » écologique.

C’est la troisième manifestation du genre depuis un mois, mais cette fois une partie des manifestants ont décidé d’y installer un camp permanent en vue de retarder le chantier. C’est ce qu’ils appellent une zone à défendre (Zad), une expression qui s’inspire directement des actions menées par les opposants à l’aéroport Notre-Dame des Landes ou au barrage de Sivens.

Occupation « jusqu’à l’abandon définitif du projet »

Ils ont confirmé ce lundi matin dans un communiqué leur occupation d’une maison forestière abandonnée à proximité du chantier, qu’ils disent vouloir maintenir « jusqu’à l’abandon définitif du projet de Center Parcs ». Ce bâtiment, qui ne se situe pas sur le terrain du groupe Pierre & Vacances, « nous servira de base arrière pour organiser notre lutte », écrivent-ils, avant de lancer : « Pierre, les vacances sont finies ! ».

La situation « est en train de passer au stade d’un nouveau Sivens », estime quant à lui Francis Meneu, président de la section iséroise de la FRAPNA (Fédération Rhône-Alpes de Protection de la NAture). Cette dernière, aux côtés d’autres associations, a déposé un recours en référé demandant la suspension des travaux de défrichement auprès du tribunal administratif de Grenoble, qui l’examinera le 12 décembre.

Des actes de vandalisme presque « toutes les nuits »

En attendant, le chantier a déjà fait l’objet, ces dernières semaines, de « harcèlement » et d’actes de « vandalisme » presque « toutes les nuits », avec des clôtures détériorées, des piquets de géomètre déplacés et un incendie de matériel, selon Éric Magnier, directeur grands projets du groupe Pierre & Vacances – Center Parcs. « On est obligé de déplacer les engins de défrichement toutes les nuits », précise-t-il, indiquant que les travaux ont déjà pris 15 jours à trois semaines de retard.

Le futur Center Parcs, qui a déjà entraîné la destruction de plus de 30 hectares de forêt, doit accueillir à terme un millier de cottages, des commerces et des restaurants autour de l' »Aquamundo », une bulle transparente maintenue à 29°C, avec piscine, bain à remous, etc. La construction des résidences doit commencer à l’automne 2015. S’il voit le jour, fin 2017, le Center Parcs de Roybon sera le 6e de France et le 25e en Europe.

Les élus locaux soutiennent massivement le projet

Le projet prévoit par ailleurs 697 créations d’emplois et d’importantes retombées fiscales pour les collectivités locales. Des arguments qui ont convaincu une grande partie des élus isérois, de droite comme de gauche, au premier rang desquels le secrétaire d’État André Vallini (PS), ancien président du conseil général.

Mais il suscite aussi depuis de nombreuses années une virulente opposition. Lancé en 2007, il a été maintes fois retardé par des recours en justice. Les anti invoquent en particulier les conclusions de la commission d’enquête publique au titre de la loi sur l’eau, qui a rendu cet été un « avis défavorable » au projet, pointant notamment un impact sur les zones humides évalué « a minima » entre 110 et 120 hectares.

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