Année noire pour l’aérien : quelles compagnies ont disparu en 2019 ?
Les compagnies aériennes ont été durement touchées en 2019 par les guerres commerciales, les tensions sociales et les taxes.
2019 restera une année noire pour les compagnies aériennes. Durement touchées par les guerres commerciales, les tensions sociales et le poids des taxes, leur bénéfice net est en diminution par rapport aux prévisions. Le secteur du transport aérien aura généré en 2019 un bénéfice net de 25,9 milliards de dollars, en recul de 7,5% par rapport aux dernières prévisions du mois de juin, où Iata avait déjà revu ses prévisions de 21% à la baisse (à 28 milliards de dollars). En 2018, les bénéfices avaient atteint 27,3 milliards de dollars avec un revenu par passager de 6,22 dollars, contre 5,70 dollars en 2019 et une prévision de 6,20 dollars pour 2020. Le secteur restera néanmoins bénéficiaire 2019, pour la dixième année consécutive.
25 compagnies ont arrêté de voler en 2019
Ces bénéfices globaux cachent toutefois des difficultés structurelles et conjoncturelles. Au total, environ 25 compagnies ont été clouées au sol l’an passé, sur tous les continents. Dans le marché européen, bien moins consolidé qu’aux Etats-Unis par exemple, plusieurs compagnies ont été rayées de la carte (voir la liste exhaustive ci-dessous).
– Germania (Allemagne)
– California Pacific (Etats-Unis)
– Flybmi (Royaume-Uni)
– Insel Air (Curaçao)
– Tajik Air (Tadjikistan) : a relancé ses opérations à l’été 2019 après une pause de 8 mois. Pour l’instant, elle exploite une fréquence deux fois par semaine entre Douchanbé et Mashhad (Iran))
– Asian Express Airline (Tadjikistan)
– WOW (Islande)
– Aerolíneas de Antioquía (Colombie)
– Fly Jamaica Airways (Jamaïque)
– Air Philip (Corée du Sud)
– Jet Airways (Inde)
– Wisdom Airways (Thaïlande)
– Avianca (Brésil)
– Avianca (Argentine)
– Al Naser Wings Airlines (Irak)
– Aigle Azur (France)
– XL Airways (France)
– Thomas Cook (Royaume-Uni)
– Adria (Slovénie)
– Peruvian Airlines (Pérou)
– New Gen Airways (Thaïlande)
– Via Airlines (Etats-Unis)
– TAM (Bolivie)
– Taron Avia (Arménie)
– Astra (Grèce)
« Il n’est pas totalement exclu qu’on voie encore un certain nombre de compagnies en difficulté en 2020 » dans une région où « la concurrence est très forte » et « où il est cher d’opérer », selon Alexandre de Juniac, le président de Iata.
L’arrêt du Boeing 737 Max alourdit la facture
D’autant que le contexte global est complexe. Avec la suspension mondiale des vols du 737 Max, de nombreuses compagnies perdent de l’argent. Si aucune compagnie française n’avait commandé cet appareil, la Chine, l’Inde, l’Indonésie et le Moyen-Orient sont durement touchés. Les Etats-Unis est le pays le plus impacté. United, American et Southwest avaient commandé un très grand nombre de MAX.
Louer des avions de remplacement pèse fortement sur leur trésorerie. L’arrêt des vols du 737 Max a parfois eu des conséquences inattendues. Selon Capital, Norwegian a dû remplacer toutes les notices de sécurité comportant la mention « 737 Max » en urgence, car elles effraient les passagers de ses 737 NG de location. Pour l’instant, difficile de chiffrer l’impact financier pour les compagnies.
Pas encore d’effet du « flight shame »
Sur l’année 2020, l’Association internationale du transport aérien (Iata) table sur un bénéfice net de 29,3 milliards de dollars en misant sur « un rebond attendu du commerce international de 3,3% par rapport à 0,9% en 2019 » avec « une trêve » dans les tensions commerciales, dans « une année d’élections aux Etats-Unis et un prix du pétrole qui devrait « rester relativement bas ». Selon Brian Pearce, un économiste, l’organisme n’a pour l’instant pas détecté d’impact global sur le trafic en Europe du mouvement de boycott de l’avion initié par la jeune militante suédoise Greta Thunberg. Seule le trafic des lignes aériennes suédoises serait en recul de quelques points sur les premiers mois de l’année.
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