Alitalia : Delta et Air France en bonne position pour le rachat

Le sort d’ Alitalia est à nouveau reporté. Les Ferrovie dello Stato (FS), les chemins de fer italiens, qui ont repris la compagnie en octobre 2018, se donnent 40 jours supplémentaire pour étudier la nouvelle structure de l’entreprise. Selon les médias italiens, la nouvelle entreprise serait détenu par FS à 30-40%, le Trésor italien à 14%, alors que la part restante serait répartie entre Delta, à 35-40% et Air France-KLM, à 5-10%.

Pour Delta, l’Italie est l’une des cinq premières destinations touristiques depuis les Etats-Unis. L’intérêt de la compagnie aérienne serait donc de renforcer sa position sur les routes de l’Atlantique Nord, où il existe depuis 2010 un cartel regroupant Delta, Air France, Klm et Alitalia. Les parts des slots attribués ne peuvent pas être modifiés : en acquérant la compagnie italienne, Delta augmenterait la part de ses bénéfices.

Air France vise le moyen-courrier

La logique serait celle du développement industriel : la compagnie d’Atlanta est très solide, a déjà mis les pieds en Europe avec le rachat de 10% d’Air France et est de plus en plus forte dans l’alliance SkyTeam. Mais une opération expansionniste n’a de sens que si vous êtes aux commandes. Delta, ne peut dépasser 49% (comme Etihad). Elle devra trouver des arrangements avec Air France.

De son côté, Air France pourrait être plus intéressée par le moyen-courrier d’Alitalia, de deux manières : en acquérant des parts de marché et en utilisant le hub parisien pour les passagers italiens. Air France bloquerait la voie à Lufthansa qui, avec Alitalia, étendrait sa domination en Europe et alimenterait son hub de Francfort. Cependant les relations, tendues entre la France et l’Italie ces derniers jours, compliquent les négociations.