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Alain de Mendonça : Fram veut prendre un nouveau départ, toujours avec les agences

Stratégie globale, management, politique de prix, place des agences partenaires et des Ambassades Fram : Alain de Mendonça aborde tous ces sujets, en sa qualité de PDG de Karavel-Promovacances, et de président de Fram.

L'Echo touristique : Vous gardez 85% des effectifs en France (429 postes en CDI). Comment s’articule le plan social, correspondant à 77 postes, et selon quel calendrier ?
Alain de Mendonça : Le plan de reprise a en effet permis de préserver 429 emplois. Lors des discussions avec les comités d'entreprise, nous avons pris en compte certaines suggestions, comme par exemple le fait de reprendre un nombre plus important d’agences que celui initialement prévu, ainsi que l’ensemble du personnel aux aéroports. Pour nous, cet échange avec les CE était important pour "sentir" la motivation des équipes – qui est forte – et leur ouverture aux changements. Quant aux modalités du plan social, elles ont été fixées par l'administrateur judiciaire en accord avec le CE.

Quel message global souhaitez-vous adresser aux salariés ?
Dès le lendemain de la décision (du Tribunal de commerce de Toulouse, NDLR), j’ai tenu à rencontrer les équipes de Plein Vent près de Nice et celles de Fram à Toulouse, qui ont vécu des moments de grande incertitude. Je ne souhaite pas m’attarder sur les débats du passé, seul l’avenir m’intéresse, et notamment les actions que nous commençons déjà à mettre en place ensemble, avec les équipes, pour redresser la société. Le groupe Fram restera une entité à part entière, avec une identité et un positionnement propres distincts de celui de Promovacances. La société Plein Vent, quant à elle, est portée par le duo très complémentaire que forment Joost Bourlon et Carole Pellicer, ce sont de grands professionnels.

Mon premier ressenti est que les équipes sont très impliquées et passionnées. Ces dernières années, il a manqué un projet fédérateur, du partage d’informations et une certaine culture de la "gagne", avec des indicateurs de performance et de suivi des projets. Actuellement, il y a beaucoup de chantiers, je sais que les équipes sur place aimeraient que Fram puisse changer vite, que la nouvelle organisation soit déja en place avec tous les systèmes informatiques et process opérationnels en ordre de marche de facon minutieuse. Hors, nous ne sommes là que depuis 6 semaines (date de la reprise) et on ne re-construit pas une société en quelques jours, surtout quand on doit repartir de certaines fondations. Nous travaillons pourtant 14 heures par jour, week-ends inclus, pour aller au plus vite. Nous avons rarement travaillé autant.

Fram disposait de 51 agences. Vous avez décidé de réduire le réseau. Sur quelles bases ? Comment redynamiser le réseau intégré ?
Nous avons choisi de reprendre la très grande majorité des agences de voyages Fram, en privilégiant dans un premier temps les agences qui dégageaient assez de marge pour couvrir au moins leurs coûts. Suite à nos échanges avec le CE, nous avons également intégré dans le périmètre de reprise quelques agences légèrement déficitaires, soit un nombre total de 42 points de vente. Je fais confiance au dynamisme encore plus fort de ces équipes pour nous prouver que nous avons eu raison de garder ces agences non rentables. De notre côté, nous allons également leur donner de nouveaux moyens en déployant à terme notre outil de vente, qui simplifie de nombreuses taches administratives et permet au conseiller commercial de se concentrer sur le cœur de son métier, la relation client. En général, plus un commercial peut vendre, plus il peut toucher de primes, plus cela profite à l’ensemble de la société, c’est du win/win.

Qui va piloter Fram, demain, au niveau opérationnel ?
Frédéric Granel, qui travaille à mes côtés sur le projet industriel depuis mars 2015, a pris la direction générale de Fram de façon temporaire. Pour ma part, j’occupe les fonctions de président de Fram. Je suis régulièrement à Toulouse pour aider l’équipe à mettre en place la stratégie. Mais je n’ai pas vocation à m’y installer ni à m’occuper de la direction générale qui sera confiée ultérieurement à un professionnel du secteur. Nous souhaitons mettre en place une équipe de direction pérenne, distincte de celle de Karavel et entièrement dédiée à Fram. Cette nouvelle équipe sera constituée de certains cadres actuels de Fram, de personnes expérimentées que nous sommes en train de recruter et éventuellement d’1 ou 2 cadres de Karavel. Cela fait 15 ans que j’occupe la fonction de directeur général chez Karavel, et je sais par expérience que c’est dans la durée et dans la stabilité que l’on peut construire des relations de confiance, et poser année après année les pierres d’un projet industriel solide.

Allez-vous proposer les contrats de franchise Promovacances à des Ambassades Fram ?
Les Ambassades sont des partenaires historiques de Fram. Ce sont des patrons d’entreprises attachés à la marque Fram mais qui ont aussi des exigences de rentabilité, et cela est tout à fait légitime. Pour nous, les Ambassades sont une priorité stratégique et j’ai tenu à prendre le temps d’être présent aux tables rondes que nous avons organisées sur plusieurs villes. Il y a de part et d’autre la volonté de voir si on peut construire de nouveaux modèles de partenariat, notamment en lien avec notre savoir-faire du web. Pour répondre à votre question, si un Ambassadeur souhaite tester l’enseigne Promovances, cela sera de sa propre initiative, et uniquement s’il estime que l’enseigne Promovacances pourrait être plus porteuse financièrement sur sa zone de chalandise. Même si la marque Fram a été affaiblie ces derniers mois, elle reste la seconde marque la plus connue en France (après Club Med) et nous allons investir massivement en communication pour la relancer mais aussi la moderniser. De même, nous allons redynamiser les prix de vente – nos analyses montrent que sur certains axes Fram n’était plus du tout compétitif – tout en positionnant un des plans de transport les plus importants du secteur.

En termes de destinations, Fram et Plein Vent sont fortement implantés dans le Bassin Méditerranée, quand Promovacances s’est positionné de longue date sur le long-courrier. Sur quelles destinations historiques souhaitez-vous réduire la voilure ? Sur quelles autres comptez-vous l’augmenter ?
En mutualisant les plans de transport de Fram, Plein Vent et Promovacances, nous allons proposer une des offres les plus complètes du tour-operating en France, tant en nombre de destinations que de villes de départ. Sur l’été 2016, nous allons faire au mieux car les délais sont courts. Mais sur l’hiver et l’été 2017, nous aurons plus de temps pour articuler ces synergies industrielles. D’autre part, il est évident que Fram et Plein Vent méritent d’avoir une offre pertinente sur le long courrier, tant pour les séjours balnéaires (République Dominicaine, Mexique…) que pour certains circuits, où Fram a perdu des parts de marché. Enfin, Fram a été un des pionniers du concept Club avec les Framissima qui ont laissé de mémorables souvenirs de vacances réussies à de nombreux Français. Nous souhaitons développer le concept et étoffer l’offre avec de nouveaux Framissima dès hiver prochain.

Vous avez promis de reprendre les engagements vis-à-vis des clients antérieurs à l’entrée en jouissance, ce qui représente une charge de 6,5M€. Comment s’organisent les prochains départs ?
Oui, nous avons pris la décision d’honorer les acomptes clients déjà versés mais dont l’argent avait été dépensé par l’ancienne direction de Fram. Nous allons honorer ces acomptes afin que les agences de voyages partenaires ne subissent pas de pertes financières. Si nous n’étions que des financiers opportunistes, comme certains aiment à nous décrire, nous aurions pu laisser l’APST prendre en charge ce sinistre. Or nous n’avons jamais fait ce choix : ni en 2007 avec la reprise Partirpascher – à l’époque déjà environ 6M€ de prise en charge de sinistre APST – ni aujourd’hui dans le cadre de la reprise de Fram. Un tel sinistre aurait fragilisé le système de cautionnement de 3 000 agences de voyages car l’APST a déjà du assumer la faillite de Consult/Traces. Nous avons construit ce plan de reprise des engagements en étroite collaboration avec les équipes de l’APS dont nous sommes membres.

Fram/Plein Vent souffre d’un "retard technologique important". Quelle est votre stratégie digitale pour le groupe   ?
Fram et Karavel/Promovacances sont portés par d

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