Retrouvez l'actualité du Tourisme pour les professionnels du secteur tourisme avec l'Echo Touristique : agences de voyages, GDS, prestataires spécialisés, voyagistes

Air France, Lufthansa, Airbus : le PDG de Qatar Airways règle ses comptes

Le nouvel avion d’Airbus, les problèmes rencontrés par le 737 Max, les critiques des compagnies européennes ou encore l’embargo mis en place depuis deux ans par ses voisins du Moyen-Orient : les sujets étaient nombreux pour le dirigeant de Qatar Airways, Akbar Al Baker, présent sur le salon du Bourget.

Connu pour son franc-parler, le patron de Qatar Airways, a accordé un entretien à quelques journalistes, hier, au chalet de la compagnie au salon du Bourget. Et il n’a pas failli à sa réputation.

Le patron de la compagnie du Golfe a commencé par confirmer qu’il s’était engagé sur cinq appareils supplémentaires pour un prix catalogue de 1,8 milliard d’euros. « Cet investissement va nous permettre d’augmenter de 20% notre flotte d’avions cargo, a expliqué Akbar Al Baker, le CEO de Qatar Airways Group. De quoi nous aider à devenir un opérateur de fret majeur au niveau mondial. »

Changer le nom du Max

Puis il a expliqué son choix de commander vingt 737 Max, une décision surprenante alors que le constructeur américain peine à retrouver la confiance des clients. « Nous ne mettrons personne dans un avion jusqu’à ce que nous soyons à 110% certains qu’il est sûr, et que Boeing a bien fait en sorte que cela n’arrive plus jamais. »

Interrogé sur ce qui pourrait être fait pour résoudre le problème de la réputation de la marque, Akbar Al Baker a déclaré : « Je pense que Boeing devra renommer cet avion. »

Boeing a les faveurs du président

Mais malgré les déboires du constructeur américain qui s’accumulent, Airbus reste la cible préférée du dirigeant qatari. Alors que le constructeur vient de lancer dans le cadre du salon un monocouloir à très long rayon d’action (8700 km), il ne faudra pas compter sur le patron de Qatar Airways pour garnir le carnet de commande. « Nous ne sommes pas intéressés, a-t-il indiqué. Je pense qu’il va être désagréable pour les passagers de rester assis dans un monocouloir pour des vols si longs. Le confort ne sera pas assez bon pour nos passagers, que nous avons habitués à beaucoup de luxe. Nous avons déjà 10 A321LR, cela devrait suffire à nos besoins. »

En revanche, curieusement, le dirigeant de Qatar Airways a expliqué être intéressé par le « NMA » (New Midsize Aircraft) de Boeing, l’appareil qui sera directement concurrencé par le futur A321 XLR, nouveauté phare du salon, qui a déjà engrangé de nombreuses commandes.

Le directeur général du groupe Qatar Airways, Akbar Al Baker, a confirmé que la compagnie aérienne retirerait ses 10 A380 à partir de 2024. Le patron du Qatar a déclaré que l’A380 n’avait qu’un avenir limité avec la compagnie aérienne. Qatar Airways a reçu son premier A380 en 2014 et son dernier en 2018.

Air France et les Emirats critiqués

Ce rendez-vous a été aussi l’occasion d’aborder l’embargo. Depuis le 5 juin 2017, les Émirats arabes unis, le Bahreïn, l’Égypte et l’Arabie Saoudite ont imposé un embargo terrestre, maritime et aérien à leur voisin. « Ca été difficile pour notre compagnie, reconnait Akbar Al Baker. Surtout à cause de l’augmentation de nos temps de vols moyen de 20-25 minutes. Mais au bout du compte, nous avons gagné. A quoi leur embargo leur sert-il ? » Depuis le début de la crise, le Qatar a diversifié ses clients, en signant, avec la Chine, et a lancé des plans d’investissement importants en Allemagne et en Turquie. Pour favoriser les investissements sur son territoire, il a permis aux promoteurs étrangers de détenir 100% des parts d’une entreprise au Qatar.

Concernant une intervention internationale pour désamorcer la crise, le dirigeant a expliqué que la communauté internationale se résumait aux Etats-Unis. « Rien ne se passe de leur côté mais je sais que lorsqu’ils le décideront, la situation se débloquera en quelques heures. »

Enfin, interrogé sur les attaques de Ben Smith portant sur les compagnies du Golfe, le CEO a expliqué que les « compagnies européennes sont inefficaces et ne fournissent pas notre niveau de service. On est concurrent sur des routes internationales. Lufthansa, Air France , KLM font énormément d’argent avec le long-courrier mais elles perdent juste de l’argent du côté européen. C’est leur business model qui ne va pas. »

Les commentaires sont fermés.

Dans la même rubrique