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Air France : la rémunération des pilotes grévistes crée un nouveau conflit

Après deux semaines de grève, les syndicats de pilotes d'Air France et la compagnie se déchirent encore, cette fois sur le décompte des jours de grève de la paye des pilotes.  

Le SNPL AF Alpa, majoritaire chez les pilotes de la compagnie, et Alter (non représentatif), accusent Air France de retirer à un grand nombre de pilotes leur rémunération pour des jours où ils n'étaient pas déclarés grévistes.

"Air France persiste à déclarer abusivement grévistes des pilotes sur des jours où ils ne se sont pas déclarés", affirme le porte-parole du SNPL Guillaume Schmid. La "plupart" des pilotes sont concernés selon lui, sans être en mesure de donner plus de précisions.

La direction se défend

S'appuyant sur une jurisprudence de la Cour de cassation de 1998, la compagnie balaie cette critique en rétorquant qu'un seul jour de grève revenant à annuler une "rotation" entière, soit un déplacement de plusieurs jours, Air France est fondée à ne pas rémunérer les grévistes pendant toute cette période.

"Les pilotes veulent qu'on les considère grévistes uniquement le jour du début d'une rotation", mais "on ne peut pas couper la rotation en séparant le premier jour des suivants", explique le directeur juridique d'Air France, Franck Raimbault. "Si l'activité n'a pas été réalisée, elle n'est pas payée, c'est une application normale des règles", a déclaré Alexandre de Juniac, PDG d'Air France-KLM à l'issue de son audition devant l'Assemblée Nationale. "Soit le programme de rotation est effectué soit il ne l'est pas, quand il ne l'est pas, il n'est pas payé", a-t-il insisté.

Alter "se réserve le droit" de porter l'affaire en justice

Le SNPL "dément fermement que les pilotes demandent à se faire payer les jours de grève", selon son porte-parole Guillaume Schmid, qui demande "la simple application de la loi".

La loi Diard impose depuis 2012 aux salariés du transport aérien de se déclarer grévistes 48 heures à l'avance pour une période déterminée. Christophe Pesenti (Alter) réfute lui aussi toute "stratégie" ou "consigne" donnée aux pilotes pour réduire l'impact financier sur les salaires. Lors de la grève, il conseillait néanmoins aux pilotes de long courrier de "se déclarer gréviste uniquement sur le premier jour de (leur) rotation".

Alter "se réserve le droit de porter l'affaire en justice". Le syndicat précise avoir déjà, sur le même sujet, engagé une procédure aux Prud'hommes contre Air France à propos du décompte de jours de grève en 2012.

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