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Aérien : vers un pétrole durablement cher

Avec un baril qui s'installe au-dessus des 100 dollars, les compagnies n'ont d'autre choix que d'augmenter leurs tarifs, tout en voyant leurs marges chuter.

Lundi 20 février, le baril de Brent s'échangeait à plus de 120 dollars, un niveau record depuis mai 2011. Les récentes annonces de l'Iran « stressent » les marchés, inquiets de l'aggravation des tensions géopolitiques au Moyen-Orient. Mais au-delà du « Yo-Yo » conjoncturel, c'est la tendance, lourde, de l'augmentation du prix du baril qui inquiète le secteur aérien.

Le prix du baril est resté en-dessous des 40 dollars pendant 15 ans, de 1990 à 2005, avant de doubler en quelques années pour atteindre les 110 dollars en moyenne sur 2011, 10 dollars de plus qu'en 2008, année record. Pour la majorité des analystes, comme Céline Antonin, économiste en charge des questions liées au pétrole à l' OFCE (Observatoire Français des Conjonctures Économiques) « le pétrole va rester durablement au-dessus des 100 dollars ». Certains visant même un baril à 150 dollars à l'horizon 2020.

Les conséquences pour le transport aérien sont importantes. D'après IATA (Association internationale du transport aérien), la facture de kérosène du secteur devrait atteindre 176 milliards de dollars en 2011, quatre fois plus qu'en 2003. Indicateur plus pertinent, la part du pétrole dans les coûts opérationnels est passée dans le même temps de 14 % à plus 30 %.

 

LES COMPAGNIES ONT PEU DE MARGE DE MANOEUVRE

 

Face à ses dépenses incompressibles, les compagnies ont peu de marge de manoeuvre. Depuis 2007, elles investissent pour renouveler leur flotte, achetant des appareils plus économes. Mais la marge de progression est limitée, Air France ayant tout de même réduit sa consommation par passager/km de 4 % entre 2008 et 2011.

Lufthansa a donc augmenté trois fois sa surcharge carburant en 2011, Air France deux fois en 2011 plus une le 15 février dernier. Pour un aller/retour long-courrier, la taxe YQ dépasse les 300 euros. D'autres compagnies, comme Emirates, modifient leur yields, ou augmentent leurs tarifs, notamment les Américaines. Quant aux low cost, certaines ajoutent des frais annexes ou diminuent leurs rotations. Ryanair a ainsi décidé d'immobiliser un maximum de 80 appareils sur la saison hiver 2011/2012. Mais cela ne suffira pas.

D'après IATA, misant prudemment sur un baril à 100 dollars, les profits du secteur devraient chuter à 3,5 milliards de dollars pour 2012. Alors qu'une vingtaine de transporteurs ont fait faillite en 2008, tombés sous les coûts du pétrole, l'année s'annonce difficile. Prenant appui sur les récents défauts de Spanair ou de Malev, plusieurs analystes attendent des « restructurations plus importantes » que celles annoncées et des problèmes de solvabilité, particulièrement en Europe.

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