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Vente aux mutuelles : le nouveau combat des réseaux

L’ensemble des réseaux de distribution, à l’exception de TourCom et Manor, ont adressé une lettre à 11 TO dans laquelle ils leur demandent de cesser toute vente directe de séjours aux mutuelles. Une pratique qu’ils jugent illégale et qui prend de plus en plus d’ampleur.

Serait-ce l’affaire de la rentrée ? Pour la mobilisation qu’elle suscite du côté des réseaux, en tout cas, il n’y a pas de doute. En effet, pour la première fois, l’ensemble des distributeurs, à l’exception de Manor et de TourCom, fait front commun autour d’un phénomène qu’il qualifie de « fléau ». Ils sont passés à l’action le 22 septembre, dans le cadre du salon IFTM -Top Resa, en remettant en main propre à 11 TO un courrier sous forme d’avertissement signé de tous (AS Voyages, le Cediv, Carlson Wagonlit Travel, Carrefour Voyages, E. Leclerc Voyages, Cora Voyages, Voyages Auchan et Level.com). Dans cette lettre, les distributeurs exhortent les producteurs de mettre un terme aux ventes directes qu’ils réalisent avec les mutuelles. « Nous allons essayer de trouver une solution tous ensemble. Si nous n’y parvenons pas, nous durcirons le mouvement en cessant, par exemple, de vendre tour à tour un TO pendant une période définie », explique Pascal Cordier, vice-président du Cediv et signataire du courrier.

Pourquoi une telle pression tout à coup alors que cette pratique est loin d’être nouvelle ? « Le phénomène s’amplifie. Il y a quatre ans, je perdais un dossier dans l’année. Aujourd’hui, j’en perds cinq par semaine. On ne peut plus rivaliser. Si on offre 9 % de réduction aux clients et que l’on déduit notre commission, il nous reste 4 %. Ce n’est pas tenable alors on laisse partir le dossier. C’est le modèle économique des agences qui est en jeu », répond Pascal Cordier.

Les consommateurs se tournent en effet d’autant plus facilement vers les mutuelles que celles-ci offrent à leurs adhérents et à leurs proches des réductions qu’ils ont négociées annuellement avec les producteurs. De l’ordre de -9 % pour les TO et jusqu’à – 25 % pour la location d’un appartement dans une résidence de tourisme. « Chacun fait ce qu’il peut pour sauver sa peau. Il faut aller vers des référencements plus restreints et un vrai pilotage des ventes afin de limiter ce genre de pratiques », estime pour sa part Jean Korcia, président de Manor, qui qualifie cependant ce combat « d’arrière-garde ».

MISE EN GARDE SUR L’ABSENCE DE GARANTIE

Au-delà du manque à gagner que représente cette pratique pour les agences, les réseaux insistent aussi dans leur courrier sur le fait que les mutuelles agissent dans l’illégalité. Sans immatriculation, RCP ni garantie financière, elles n’ont pas le droit de vendre des voyages. Une irrégularité dénoncée par le président de TourCom depuis plusieurs mois déjà. « Je n’ai pas souhaité signer ce courrier car je pense que les réseaux s’y prennent de la mauvaise manière. Ce ne sont pas les TO qu’il faut viser mais les mutuelles directement », juge Richard Vainopoulos, qui a déjà écrit aux présidents de la Mutualité Française, de la Matmut et de la Macif pour les mettre en garde sur l’absence de garantie qu’ils accordent aux clients. « Que se passera t-il le jour où une mutuelle sera mise en cause par un groupe de consommateurs bloqués par une catastrophe naturelle ou le dépôt de bilan d’un prestataire ? Quels arguments pourra-t-elle invoquer quand ses clients lui demanderont réparation ? », s’interroge-t-il.

Prévenu du problème, Atout France a répondu avoir un droit de regard uniquement sur les entreprises immatriculées. « C’est au SNAV d’attaquer les mutuelles pour exercice illégal de la profession », estime Richard Vainopoulos. Dans le code du tourisme (Article L211-23), cette pratique est punie de six mois d’emprisonnement et de 7 500 euros d’amende.

Sandrine Defer, nouvellement élue présidente de la commission paracommercialisme au SNAV, indique que « le syndicat n’a pas encore statué sur le dossier des mutuelles » qu’elle qualifie d’ailleurs de « délicat » car « il met en défaut les agences mais arrange les TO ». « C’est un dossier prioritaire, mais il n’est pas le seul », ajoute-t-elle. Citant les pratiques abusives des associations, assurances, apporteurs d’affaires …

Des remises accordées mises à l’index

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