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Thomas Cook et Jet tours jouent les synergies gagnantes

En faisant l’acquisition de Jet tours, Thomas Cook crée un nouveau poids lourd du secteur en France. Une opération de croissance qui risque de bousculer la concurrence, les deux nouveaux partenaires ayant bien l’intention de jouer à fond les synergies.

Al’aube de ses quarante ans, Jet tours vient une nouvelle fois de changer de mains. Le Club Méditerranée qui l’avait acquis pour 75 ME en 1999 a en effet conclu, pour 70 ME, la cession de sa filiale à Thomas Cook, numéro 2 européen du voyage. Soumis à l’avis du comité d’entreprise de Jet tours, le dossier doit encore passer devant les autorités de la concurrence à Bruxelles. Le feu vert est attendu soit d’ici la fin juillet, soit entre le 1er septembre et le 31 octobre.

Si le Club semble réaliser une moins-value dans cette opération, il renforce néanmoins ses accords de distribution avec les 530 agences Thomas Cook, ce dernier réalisant environ 100 ME de chiffre d’affaires avec la marque au trident (soit 15 % de sa distribution dans l’Hexagone). La part du Club Med dans le réseau intégré, actuellement de 8 à 9 %, devrait donc croître en fonction d’objectifs fixés en commun. Jet tours restera pour sa part distribué dans la quarantaine d’agences Club Méditerranée en France.

Surtout, Thomas Cook reprend une société en bonne santé financière. Il devrait trouver, à la signature définitive du contrat, entre 15 et 20 ME dans les caisses du TO. De quoi encore réduire la note… Selon les chiffres communiqués en marge de l’annonce des résultats semestriels du Club Méditerranée (voir page 10), Jet tours (incluant Austral Lagons) a ainsi réalisé sur la période un chiffre d’affaires de 188 ME, en progression de 32 % (+13 % en données comparables). Le nombre de clients s’élève à 124 000 (+12 %). Jet tours est redevenu profitable sur l’hiver dégageant un bénéfice de 1,3 ME, souligne Anne Bouferguene, DG du TO. L’impact de l’intégration d’Austral Lagons n’est pas négligeable mais, même sans cela, Jet tours aurait été profitable. La saison estivale est de même bien engagée avec une augmentation de 13 % du chiffre d’affaires en portefeuille. Il reste 30 % de l’été à faire, mais nos résultats seront bons et nous ferons mieux que les 3,6 ME de bénéfices réalisés l’an dernier. Une situation financière qui devrait encore s’améliorer dans les années à venir. Jet tours est fort en marketing. Thomas Cook doué dans les process et la gestion rentable des volumes. De quoi rentabiliser encore Jet tours compte tenu des synergies à venir, analyse Denis Wathier, président du directoire de Thomas Cook France.

Une distribution toujours ouverte

Les remous suscités lors de l’annonce de cette transaction, certains réseaux volontaires évoquant même l’idée d’un boycott de la marque, semblent aujourd’hui retombés. Denis Wathier s’est, il est vrai, employé à rassurer en appelant tous les patrons d’agences enseigne et de réseaux. Jet tours restera une marque ouverte à la distribution sur la base des contrats actuels. Nous continuerons à avoir un partenariat durable avec la distribution, insiste-t-il. Et d’exclure toute vente à terme du TO maison Thomas Cook Voyages dans les 145 enseignes Jet tours. Les réseaux n’ont pas intérêt à affaiblir leurs adhérents, estime pour sa part Anne Bouferguene. Jet tours les aidera à être plus forts, car nous allons augmenter nos capacités moyen-courriers.

Les synergies entre Thomas Cook et Jet tours seront développées le plus rapidement possible. Le transport sera le premier poste concerné d’autant que les compagnies utilisées sont les mêmes : Transavia, XL Airways, Nouvelair mais aussi Gestair et Air Master. Nombre de destinations étant communes tant en moyen qu’en long-courriers, des affrètements Thomas Cook Voyages/Jet tours/Club Med (c’est une autre des conditions de la vente du TO) devraient être réalisés dès l’hiver prochain. Vers le Mexique, les Maldives ou la République dominicaine par exemple, cela nous permettra d’affréter des charters plus gros et de baisser notre coût au siège passage, estime Denis Wathier. Les réceptifs Thomas Cook présents dans de nombreuses destinations seront aussi mis à contribution pour réduire les coûts. Cette opération va accélérer notre développement, confirme Anne Bouferguene. Outre l’apport en termes de distribution, des synergies seront mises en place pour les achats (hôteliers, réceptifs…) et le transport. Grâce à l’adossement à Thomas Cook, nous serons plus audacieux en augmentant les capacités aériennes proposées au départ de la province, d’autant que nos deux positionnements sont complémentaires. Toutes les marques seront conservées, y compris Secrets, qui bénéficiera de l’image haut de gamme des agences Thomas Cook.

Une offre de 3 000 hôtels

Le réseau sera évidemment fortement incité à vendre Jet tours. Notre TO maison affiche une progression de 30 % cet été grâce, notamment, aux actions que nous avons menées dans nos agences intégrées. Nous allons appliquer les mêmes recettes à Jet tours, assure Denis Wathier. Les synergies en matière de production sont aussi au coeur du projet. Seulement 9 % des hôtels sont aujourd’hui communs, soit une offre totale de quelque 3 000 établissements. Thomas Cook devra s’appuyer sur les compétences de Jet tours en matière de production, estime la directrice générale. Leur TO ne dispose pas d’offre circuit ni sur mesure. Une équipe de production commune sera créée avec une organisation par zone, moyen et long-courrier. Un modèle déjà éprouvé par Thomas Cook dans d’autres pays européens.

La fusion de certaines équipes laisse évidemment planer des inquiétudes sur l’emploi (Jet tours emploie quelque 400 salariés) ; a fortiori si l’ensemble des salariés de Thomas Cook France, Jet tours et Austral Lagons sont à terme réunis sur un même site. Il est trop tôt pour évaluer l’impact sur l’emploi, rassure Denis Wathier. Je resterai vigilante dans l’exécution de ce rapprochement, précise Anne Bouferguene qui se félicite de ce projet de croissance. Je préfère cela plutôt que d’être dans la position d’un voyagiste qui regarde passer les trains.

Une fois l’intégration de Jet tours réussie, Thomas Cook poursuivra- t-il sa stratégie de croissance en France puisqu’on lui accordait certaines visées, notamment sur Fram ? Le groupe Thomas Cook s’inscrit clairement dans une stratégie de croissance en Europe comme sur d’autres marchés émergents. Nous ne sommes toutefois pas intéressés par du volume pour du volume. L’idée est d’acquérir des sociétés susceptibles de créer de la valeur pour les actionnaires, conclut Denis Wathier.

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