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SNCF vend Ouibus à Blablacar et entre à son capital

La SNCF et Blablacar ont annoncé lundi être entrés en négociation exclusive en vue de la cession de Ouibus, la filiale de « cars Macron » du groupe public ferroviaire, au leader européen du covoiturage.

A partir de l’été 2019,  il sera alors possible, pour aller d’un point A à un point B, de combiner les modes de transports: train, bus et covoiturage, et cela en quelques clics. En effet, la SNCF va céder Ouibus, sa compagnie de « cars Macron », à BlaBlaCar et va participer à une augmentation de capital de 101 millions d’euros de la plate-forme de covoiturage, dont elle va proposer les services sur son site oui.sncf.

Selon l' »alliance » scellée lundi, BlaBlaCar doit devenir propriétaire à 100% de Ouibus (anciennement iDBUS) pour un montant qui n’a pas été révélé, afin « d’étendre son offre, qui va également s’ouvrir à d’autres partenaires et opérateurs de bus locaux en Europe ». De son côté, SNCF disposera d’un siège d’observateur au conseil d’administration de Blablacar.

Blablacar et Ouibus : ennemis devenu alliés

« Il y a quelques années, BlaBlaCar pouvait être considéré comme un ennemi de TGV parce que concurrent sur la longue distance. Aujourd’hui, on a un ennemi commun, c’est la voiture individuelle », a expliqué Rachel Picard, la directrice générale de Voyages SNCF auprès de l’AFP.

Ce projet s’inscrit dans la stratégie de la SNCF, qui veut transformer son site oui.sncf et son application en « un véritable assistant personnel de mobilité » en intégrant les solutions de transport d’autres acteurs du secteur. « Cela va permettre de créer plus de 30.000 possibilités de voyages », a relevé Rachel Picard. « Nous sommes convaincus que pour faire plus de train, il faut que nous fassions plus que du train », martèle le patron de la SNCF Guillaume Pepy, dans un communiqué.

Présents dans 22 pays

En 3 ans de forte croissance, Ouibus a développé un réseau d’autocars desservant 300 villes de France et d’Europe transfrontalière et a transporté plus de 12 millions de voyageurs.  En faisant cette offre d’acquisition, BlaBlaCar, déjà présent dans 22 pays, pourra mieux développer une offre de mobilité routière complète, à l’échelle de l’Europe entière.

Blablacar et Ouibus souhaitent unir leurs forces pour continuer de se développer sur les marchés du covoiturage et de l’autocar, de manière complémentaire, en France comme à l’international. « Enormément de nos covoitureurs font aussi du bus et vice-versa. On se rend compte qu’il y a une complémentarité très, très forte », a expliqué à l’AFP Nicolas Brusson, cofondateur et directeur général de BlaBlaCar.

OUIbus : déficitaire jusqu’à présent

Les « cars Macron » de la SNCF vont sans doute changer de nom, même si « on ne sait pas encore comment on va les appeler », a noté Nicolas Brusson. La start-up a déjà commencé à décliner sa gamme de marques, en créant l’an dernier BlaBlaLines pour ses offres de covoiturage de courte-distance. Elle avait aussi lancé des trajets en car au printemps, pendant la grève des cheminots.

Ouibus, déficitaire depuis sa création, revendique la première place sur le marché des « cars Macron », devant l’allemand FlixBus et Isilines (filiale de Transdev). Elle a perdu 45 millions d’euros en 2016, 36 millions l’an dernier, et vise la rentabilité en 2019-2020 après une « très bonne année ».

95 emplois menacés

Avant la cession, la direction de Ouibus doit poursuivre la transformation de la compagnie en abandonnant totalement l’exploitation d’autocars en propre au profit d’un modèle combinant franchise et appel à la sous-traitance. Elle va donc renoncer aux 10% de production interne qu’elle avait gardés, ce qui doit passer par le départ de 95 salariés (dont 84 conducteurs).

Ceux-ci seront reclassés dans d’autres filiales de la SNCF, et « plus de 500 offres ont d’ores et déjà été mobilisées » pour eux, a assuré cette dernière à l’AFP.

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