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Serge Trigano, cofondateur de la chaîne hôtelière Mama Shelter : « Notre stratégie est low cost »

À l'occasion de l'ouverture du Mama Shelter Lyon, l'ancien patron du Club Med revient sur le concept hôtelier qu'il a notamment fondé avec Philippe Starck, sur son modèle de distribution et les développements futurs.

L'Écho touristique : comment définiriez-vous le concept Mama Shelter ?

Serge Trigano : c'est d'abord l'histoire d'une tribu dont je fais partie avec mes deux fils, Philippe Starck, Cyril Aouizerate et Alain Senderens. Pour nous, Mama Shelter c'est un lieu de vie et de rencontres avec des chambres au-dessus. C'est une alternative aux palaces aux prix inabordables et aux hôtels de chaîne sans saveur. On a besoin de choses simples quand on voyage : une bonne literie, un équipement hi-tech et de la convivialité. Le monde bouge, le tourisme aussi. Ce qui a fait le succès des clubs de vacances hier n'est plus vrai aujourd'hui. Le XXe siècle était celui du tourisme de plage. Le XXIe siècle sera celui du tourisme de ville.

 

La stratégie de distribution des hôtels est quasi exclusivement online. Pourquoi ?

94% des réservations se font soit sur notre site web soit via notre call center. Nous travaillons aussi avec Booking, HRS (Hotel Reservation Service) et quelques agences de communication événementielle pour la partie incentive. Les agences traditionnelles font très peu de ventes. Avec un prix d'appel à 49 E, notre modèle économique nous donne peu de marge de manoeuvre et ne nous permet pas d'accorder des taux de commission élevés. Pour être rentable, nous devons maîtriser toute la chaîne de coûts et être très vigilant sur les investissements. L'implantation des hôtels Mama Shelter dans des quartiers populaires permet de raconter une histoire mais aussi d'être moins cher.

 

Le premier Mama Shelter a été créé à Paris en septembre 2008. Quel est le bilan de la marque aujourd'hui ?

À Paris, nous sommes à 85 % de taux d'occupation annuel et enregistrons un prix moyen de 135 E la nuit. Mais on revient de loin. Il a fallu cinq ans pour trouver les financements puis l'établissement a ouvert dans un scepticisme total. Aujourd'hui, l'hôtel bénéficie pleinement de l'engouement des touristes pour la capitale. À Marseille, c'est plus difficile car la ville a une mauvaise image. Le Mama Shelter a ouvert en avril 2012 et cela commence seulement à démarrer. Le taux d'occupation a atteint 65 % en mars. Pour Lyon, c'est un nouveau défi car la ville attire surtout la clientèle affaires. Le pari va être de réussir à remplir les week-ends. Nous travaillons avec l'office de tourisme de la ville pour mettre en place des packages.

 

Quels sont vos projets de développement ?

Un Mama Shelter va ouvrir dans le centre-ville de Bordeaux au mois d'octobre. Il comptera 97 chambres ainsi qu'un toit-terrasse pour organiser des événements. Après Istanbul le 15 mars dernier, l'ouverture d'un second hôtel en dehors de France est prévue à Los Angeles début 2014. Il sera sous contrat de location mais on y retrouvera toute l'atmosphère qui fait le succès de Mama Shelter. Nous sommes en négociation pour d'autres adresses, notamment à Bruxelles.

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