Selon Sylvia Pinel, août devrait compenser juillet
La fréquentation touristique estivale en France s'annonce quasi stable, selon la ministre du Tourisme. Didier Arino, de Protourisme, évoque un bilan "médiocre". Cherchez l'erreur…
"Le mois d'août devrait compenser le mois de juillet", a déclaré à l'AFP la ministre du Tourisme Sylvia Pinel.
En juillet, la fréquentation touristique a reculé de 0,5% dans les hébergements touristiques marchands et non marchands, à l'exception des campings où elle a augmenté de 1,8%, d’après le ministère du Tourisme.
Heureusement, les visiteurs internationaux sont venus en grand nombre. Si les nuitées des Français ont chuté de 5,1% dans les hôtels et de 0,7% dans les campings, celles des étrangers ont bondi de 5,6% et de 5,9% respectivement. Des moyennes qui cachent des disparités : les voyageurs asiatiques et américains ont progressé de plus de 10%, quand ceux du Proche et Moyen-Orient ont régressé à cause du Ramadan. Les Britanniques ont confirmé leur retour (+8,2% en nuitées), alors que les Espagnols, les Italiens et les Portugais ont boudé notre pays. La faute à la crise.
Le sursaut, modeste, du mois d’août
Concernant le mois d'août, la fréquentation touristique globale s’est stabilisée (+0 ,1%) dans les hébergements touristiques marchands et non marchands. Le recul de l'affluence des Français serait en revanche plus limité qu'en juillet dans l'hôtellerie, et "il y aurait une légère croissance dans les campings". Du côté des touristes étrangers, août semble avoir été "aussi bien orienté" que juillet.
Mais "nous en sommes à de premières estimations sur la saison estivale, les choses peuvent encore bouger. Et nous ne connaissons pas encore le niveau des dépenses" des touristes, a souligné Sylvia Pinel. Pour septembre les perspectives de fréquentation sont "plutôt encourageantes".
En conclusion, la ministre anticipe cette année une "bonne fréquentation touristique", et un taux de départ en vacances des Français stable par rapport à 2012. Un optimisme qui surprend nombre d'acteurs du secteur. Juin ayant été assez médiocre, les professionnels s'attendent à une baisse de la fréquentation à l'issue de la période juin-septembre, selon une récente étude d'Atout France.
Un bilan maussade pour Protourisme
Didier Arino, directeur du cabinet Protourisme, parle d'une saison "de crise", avec un budget en berne : "Il y a moins de vacanciers, qui partent moins longtemps, d'où une baisse des nuitées", explique-t-il. D'ailleurs, Protourisme a diffusé, ce matin, son bilan sur juillet-août, qui montre des reculs dans tous les types d'hébergements (en nombre de nuitées marchandes) : les villages de vacances affichent -2%, l'hôtellerie de plein air et les résidences de tourisme -3%, l'hôtellerie saisonnière et en station -5%, les hébergements ruraux -6%.
"Un bilan aussi médiocre avec une situation météorologique aussi favorable est unique dans l'histoire du tourisme français", commente Didier Arino, qui note une envolée des hébergements non-marchands (non pris en cause dans ses chiffres). Seuls motifs de satisfaction : la bonne tenue du tourisme urbain à Paris, Bordeaux, Marseille, Nice, ainsi que la résistance des formules "clubs de vacances" (en villages de vacances ou en campings).
La France est-elle toujours championne du monde ?
Se félicitant que la France reste première destination mondiale, avec 83 millions de visiteurs internationaux en 2012, la ministre reconnait pour sa part qu'"un effort de promotion" est nécessaire. "Non, la France n'est pas championne du monde du tourisme", semble lui répondre, par différents médias interposés, Jean-Pierre Nadir, fondateur d’Easyvoyage.