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Pays arabes : une si fragile reprise

L’onde de choc du Printemps arabe, entretenue par une agitation salafiste très médiatisée, continue de perturber les flux touristiques. Les voyagistes ont construit leurs programmations d’hiver en conséquence.

STI, nouvelle victime du Printemps arabe ? Sa situation semble en tout cas de plus en plus précaire depuis que l’APST a décidé, le 19 septembre, de demander à l’actionnaire-gérant égyptien du voyagiste, Baher Ghabbour, de trouver un nouveau garant. Si ce dernier semble avoir entamé la restructuration annoncée (9 salariés dont Pascal Boyer, directeur commercial, sont en cours de licenciement) et a promis de faire aboutir les transferts de fonds depuis l’Égypte qui doivent permettre de payer les créanciers et de remettre le TO à flot, les réseaux montrent leur plus grande méfiance. TourCom dès le mois d’août, mais aussi Carrefour Voyages et AS Voyages plus récemment ont explicitement recommandé à leurs adhérents de ne plus vendre STI. « On continue pourtant d’assurer et de répondre à toutes les demandes des agences », remarque Dominique Hallier, directeur des ventes, présent sur le stand de STI pendant les 4 jours de l’IFTM-Top-Resa.

Cette mauvaise passe pourrait peut-être trouver une issue favorable dans un contexte géopolitique parfaitement apaisé. Mais la sortie d’une vidéo islamophobe puis les caricatures publiées par Charlie Hebdo ont fait remonter la tension, incitant même le ministère des Affaires étrangères à recommander la plus grande vigilance dans une vingtaine de pays du monde musulman. « Ce qui se passe actuellement aura un impact immédiat sur les ventes », reconnaît René Thibaut, directeur commercial de TUI France. C’est également ce que craint Jean-Pierre Mas, co-président d’AS Voyages. « Les Français sont ultra-sensibles à ce genre d’événement. L’arrière-saison risque d’être compliquée », indique-t-il. La Tunisie a certes connu un beau retour en grâce cet été avec des ventes de forfaits en hausse de 25,5 % sur la période du 1er mai au 31 août, selon le dernier baromètre du Ceto. « Mais on est encore très loin des niveaux d’il y a deux ans », tempère Jean-Pierre Mas. Surtout, les voyagistes, anticipent un nouvel hiver très difficile en Jordanie et en Égypte. La première subit implacablement l’amalgame avec le conflit syrien et n’engrange aucune vente ou presque de l’avis de tous les TO. Entre janvier et juillet, la fréquentation hexagonale y a encore chuté de 25,5 % par rapport à la même période en 2011. « Nous continuons de programmer le pays en brochure mais c’est pour assurer une présence solidaire. Le retour d’une chaîne charter n’est pas d’actualité », précise Helmut Stuckelschweiger, président de Top of Travel. Le SNAV Centre-Est-Rhône-Alpes joue également la solidarité en y organisant en partie sa convention en octobre, en combiné avec Israël et la Palestine.

Quant à l’Égypte, la fréquentation française n’y a pas redécollé sur les huit premiers mois de l’année (seulement +1 % par rapport à 2011), contrairement à la tendance sur d’autres marchés européens (voir ci-contre). « Inutile de se démener et d’investir », se résigne Olivier de Nicola, le président de Fram, quand on l’interroge sur la programmation de l’hiver. « Les clients n’ont manifestement pas envie d’y aller. Nous la proposons donc a minima ». Marmara, premier vendeur du pays, a de son côté changé d’établissement pour proposer un club, le Coral Beach à Hurghada, de dimension réduite. « Le marché français ne devrait revenir qu’en 2013 », estime Amr El Ezari, directeur des offices de tourisme égyptiens. La grande croisière de 15 jours, entre le Caire et Louxor, qui va reprendre à partir du mois de mars, a d’ailleurs rencontré peu d’écho dans l’Hexagone. Elle n’est commercialisée pour l’instant que sur le marché allemand.

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