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NICOLAS DELORD, PDG DE THOMAS COOK FRANCE : « Le retour à l’équilibre en 2015 n’est pas négociable »

Cumulant à partir du 1er juin les fonctions de directeur général et PDG de Thomas Cook France, Nicolas Delord poursuit la feuille de route impérative de son actionnaire : un retour à l'équilibre dès l'an prochain qui passe en priorité par la relance de Jet tours.

L'Écho touristique : Directeur général de Thomas Cook France depuis 7 mois, vous succédez à Michel Rességuier à la présidence du groupe. Son départ était-il prévu ou est-ce une sanction ?

Nicolas Delord : Michel Résseguier est arrivé au terme de son mandat le 31 mai, en concertation avec l'actionnaire qui a jugé que le moment était opportun. Il ne faut y voir aucune sanction. Nous sommes dans les usages et la norme pour une mission de retournement. Il était aux commandes depuis 20 mois et a mené à bien, avec les équipes, le travail de refondation de Thomas Cook France même s'il reste, évidemment, encore beaucoup à faire.

 

Serez-vous secondé par un directeur général ?

Non, je vais occuper à plein-temps les deux postes, ce qui a déjà été le cas dans le passé chez Thomas Cook France. Je m'appuie sur un Comex inchangé, composé de Jérôme Delente à la direction du réseau, Serge Lamberti en charge du tour-opérating, Marion Genaud à la direction marketing et digital, Alain Postic au financier et Nadir Kadji qui nous a rejoint en octobre à la direction des ressources humaines.

 

Votre feuille de route est-elle modifiée ?

Non, nous gardons le même cap, celui d'un retour à l'équilibre programmé en septembre 2015. Il sera plus difficile à atteindre que prévu compte tenu des aléas économiques et géopolitiques que nous ne maîtrisons pas. Ainsi la saison d'hiver a été en deçà de nos espérances, en particulier sur l'Égypte. Mais ce retour à l'équilibre, dans les plus brefs délais, est une impérieuse nécessité et l'échéance de 2015 n'est pas négociable. Il n'y a pas d'autre alternative.

 

Sinon ?

Il n'y a pas de sinon. Le seul moyen de pérenniser l'entreprise, c'est de la ramener à l'équilibre et à la rentabilité le plus vite possible. Sachant que dans ce marché en difficultés, et bien que nos performances hivernales n'aient pas été remarquables, notre part de marché est restée stable voire très légèrement positive. Et je le précise, avec un périmètre différent puisque nous avons abandonné la production à la carte.

 

Le PSE terminé, l'entreprise est-elle maintenant bien dimensionnée ?

Les 173 suppressions de postes, avec 62 salariés reclassés en interne, sont effectives et les 23 agences désignées ont toutes fermé, la dernière en mars. C'est plus de 10 % des effectifs. Thomas Cook France compte aujourd'hui 1 150 salariés.

 

Comment se présente la saison d'été ?

Nous étions bien partis en début d'année. Mais comme l'ensemble du marché, nous avons subi un ralentissement à l'issue des vacances scolaires de février qui perdure. Le SETO fait état d'un recul de 10 % des réservations en avril. Nous faisons mieux, avec de bonnes performances en moyen-courrier, notamment sur la Tunisie en croissance de 19 %. Les îles grecques et espagnoles sont également porteuses. C'est moins dynamique en long-courrier. Nous sommes pénalisés par l'arrêt des États-Unis à la carte. C'est aussi la première saison où nous opérons avec une marque unique de tour-opérating. Il y a un effet de transition.

 

Comment positionnez-vous Jet tours désormais ?

Nous voulons revenir aux fondamentaux historiques et travailler la notion de service avant, pendant et après le voyage. Le positionnement reste celui d'une marque moyen-haut de gamme. Nous venons d'ouvrir les ventes hiver et les deux brochures Circuits et Séjours ont été revues sur le fond et la forme pour un Look and feel innovant. Nous voulons de nouveau faire rayonner la marque Jet tours, qui a vocation à être distribuée par l'ensemble des agences de voyages de France. Nous sommes complètement ouverts à la discussion avec Selectour Afat.

 

Quels sont les grands axes de cette relance ?

D'abord, l'offre de circuits a été revisitée avec une nouvelle gamme « access » baptisée À l'essentiel qui doit rééquilibrer notre production. Nous aurons 40 % d'itinéraires entrée de gamme contre 10 % précédemment. Nous avons également une stratégie de reconquête des Maldives qui passe par la détention de stocks sécurisés en entrée de gamme 4* et des exclusivités. L'Île Maurice nous tient aussi à coeur et nous lançons Dubaï et la Thaïlande en nouveauté. Nous présenterons enfin pour la première fois une brochure ski.

 

Il n'y a donc plus aucune brochure sous la marque Thomas Cook ?

Nous avons simplifié la structure de production avec désormais un service unique mais cela ne nous empêche pas de relancer dès septembre une production exclusive au réseau Thomas Cook composée d'une sélection d'offres de TO extérieurs et de produits concoctés par Jet tours avec un excellent rapport qualité prix. Cette brochure sera pérenne. Au total une quarantaine d'offres y sera référencée. On y trouvera quelques Eldoradors mais aussi des concepts hôteliers du groupe Thomas Cook amenés à se développer sur le marché français, tels Sentido et Smartline, orienté entrée de gamme et jeunes.

 

Comment avancent vos discussions avec les franchisés dans le cadre du nouveau contrat présenté en mars ?

Des signatures sont en cours et la migration va se faire au fur et à mesure des renouvellements, sans pression pour les enseignes Jet tours qui peuvent prendre leur temps. Nous présentons un nouveau contrat gagnant-gagnant, qui instaure plus de justice au sein du réseau. Nous supprimons le système de sur-commissions mais, en contrepartie, baissons la redevance et la régionalisons car le potentiel de revente de Jet tours dépend en grande partie des départs régionaux. La stratégie omni-canal de distribution et le développement du web-to-store passent par le partage des données clients qui bénéficiera aussi au réseau physique. Nous reverserons aux agences une partie de la commission, à hauteur de 3,25 %, même si la transaction se fait entièrement en ligne. Charge ensuite à l'agence d'animer et de fidéliser, à l'aide d'une logistique que nous mettrons gratuitement à sa disposition. Je déplorerais qu'il y ait des défections, mais nous en prenons le risque. Le cas par cas irait à l'inverse de l'esprit du réseau.

 

« L'offre de circuits Jet tours a été revisitée avec une nouvelle gamme baptisée À l'essentiel qui doit rééquilibrer notre production. »

« Jet tours a vocation à être distribuée par l'ensemble des agences de voyages de France. Nous sommes donc complètement ouverts à la discussion avec Selectour Afat. »

 

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