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Marée noire au Brésil : « Il ne faut pas cesser de venir », interpellent les habitants

Voilà trois mois qu’une marée noire souille plus de 200 plages du Brésil. Une catastrophe écologique qui suscite aussi de nombreuses craintes pour l’activité touristique.

Alors que la marée noire continue d’arriver sur les plages brésiliennes, et que, selon le président, Jair Bolsonaro, “le pire est à venir”, beaucoup d’habitants du nord-est du Brésil craignent que la haute saison touristique ne soit déjà compromise. Même si leur mobilisation – sans matériel de protection et au risque de leur santé – a permis de nettoyer les plages, 

Le déversement d’hydrocarbures a été détecté fin juillet par les autorités brésiliennes, à plus de 700 kilomètres des côtes de l’Etat de Paraüba. Le pétrole a commencé à apparaître le 30 août sur les côtés du Nordeste, pour progresser ensuite vers le sud, jusque dans l’Etat de Bahia. Au total, 2000 kilomètres de côtes ont été touchées.

« Nous voyons que la nature appelle au secours. Nous ne pouvons pas attendre » que les pouvoirs publics se chargent du nettoyage, souligne un pêcheur de fruits de mer, en retirant une tache noire d’une racine. Dans l’attente de résultats de tests chimiques sur la qualité de l’eau de mer pour la baignade et des poissons pour la consommation, les habitants s’inquiètent à l’approche des fêtes de fin d’année, pic de fréquentation pour la destination.  « Ce désastre va affecter le tourisme, c’est sûr », déplore une guide d’écotourisme. « Il va falloir mettre en place des campagnes pour faire venir les gens ici », ajoute-t-elle.

« Il y a pas mal de touristes et les hôtels sont pleins »

Ainsi que le rapporte l’AFP, les touristes qui sont déjà sur place, dans le Pernambouc, au nord de Bahia, ne semblent pas trop perturbés, citant le témoignage d’une touriste brésilienne s’étant à peine rendue compte de la marée noire.  « Sur une seule plage nous avons vu quelques petites galettes, mais il y avait pas mal de touristes et les hôtels étaient pleins », explique-t-elle. Dimanche, des habitants de plusieurs cités balnéaires du Pernambouc ont organisé des cérémonies sur les plages pour remercier les bénévoles qui se sont chargés du nettoyage et pour montrer aux touristes que les bords de mer étaient propres. « Il ne faut pas qu’ils cessent de venir », résume une vendeuse de noix de coco.

Le pays veut tripler le nombre de touristes

D’après le président brésilien Jair Bolsonaro, « tous les indices » désignent un pétrolier grec, qui serait responsable de la marée noire. La société grecque gérante du pétrolier, Delta Tankers, a démenti.

Cette catastrophe survient alors que les autorités brésiliennes ont annoncé des investissements importants pour soutenir la croissance de l’activité touristique, ainsi que l’écrit le site TTG. Les investissements doivent passer de 8 millions de dollars cette année à 200 millions en 2020. Dans le cadre du World Travel Market, qui se tient actuellement à Londres, le nouveau président d’Embratur, Gilson Machado Neto, a annoncé que l’objectif de la destination était de se donner les moyens d’attirer 20 millions de visiteurs étrangers chaque année, contre 6,6 millions en 2018.

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