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Le tourisme solidaire consacre 250 000E par an au développement

Malgré la crise, les voyagistes membres de l'Ates consacrent 5 % de leur chiffre d'affaires au soutien de leurs partenaires.

Croq Nature, voyagiste spécialiste des destinations sahéliennes, n'a pas fait partir un seul client au Niger ou au Mali en 2011. Mais l'association, qui mise sur des partenariats durables, au premier sens du terme, continue à soutenir les communautés d'accueil de ces pays. Au Niger, près de 12 000 E ont permis de faire fonctionner des écoles ou de faciliter la création d'un projet de couture et de broderie. Au Mali, notamment grâce aux dons de voyageurs, ce sont 36 000 E qui ont été débloqués pour parer à l'urgence ou accompagner des « guides et cuisiniers qui, à défaut d'accompagner des voyageurs, se recyclent dans divers projets ou formations » dans l'agriculture.

Malgré la crise, les 19 voyagistes de l'Ates (Association pour un tourisme équitable et solidaire), dont fait partie Croq Nature, ont ainsi consacré 250 000 E à des projets de développement en 2011, soit environ 5 % du chiffre d'affaires global. À la différence d'opérateurs classiques, les voyagistes solidaires voient en effet le tourisme comme un moyen, et non une fin. Une partie des revenus est mise en réserve pour financer des projets d'infrastructures (puits, dispensaires, chambres d'hôtes), de production (transformation agricole, coopératives) ou d'éducation. L'objectif est de donner à des communautés les moyens nécessaires pour développer des activités qui participent à l'amélioration des conditions de vie. Mais pas forcément dans le tourisme. Investir uniquement dans cette activité peut créer une dépendance dangereuse pour les territoires, tant l'activité est sensible aux aléas politiques, climatiques ou aux effets de mode.

Autre règle liée au concept du commerce équitable, le nombre d'intermédiaires est limité au maximum, afin d'assurer un revenu maximum à ceux qui participent effectivement à la prestation touristique. « Il faut que le voyageur sache que la part qui reste aux locaux sur le prix d'un voyage, peut parfois être proche de 0. En moyenne, c'est souvent de 10 à 20 % » explique Julien Buot, coordinateur de l'Ates. Un des corollaires de ces principes est donc la transparence : chiffre d'affaires, résultats, salaires… Seule faiblesse, l'organisation encore « artisanale » de ce secteur, liée à de faibles volumes, ne permet pour l'instant qu'un développement localisé. Les pratiques développées empiriquement par le tourisme solidaire pourraient pourtant participer à l'amélioration des conditions de vie de millions de personnes si elles étaient intégrées par tous les opérateurs.

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