La République dominicaine vise haut
Destination balnéaire long-courrier fétiche des Français, la République dominicaine cible de plus en plus un tourisme haut de gamme et joue les thématiques pour renouveler l’intérêt.
Phénomène touristique de ces dernières années avec des croissances exponentielles sur le marché français, la République dominicaine semblait à la peine depuis deux ans, ou être arrivée en tout cas à maturité. Pour la première fois en 2004, la fréquentation hexagonale n’avait pas progressé, affichant même un recul de 5,5 %, à 300 009 visiteurs. Un tassement corroboré par l’Association de tour-opérateurs/Ceto puisqu’au cours de l’exercice 2004-2005 (1er novembre-31 octobre), les ventes de forfaits ont légèrement régressé (-2,8 %), à 169 655. De quoi susciter un peu d’inquiétude chez les spécialistes, Marsans, Vacances Transat et Look Voyages en tête, très engagés sur la destination.
Un très bon rapport qualité-prix
Heureusement, la dépression aura été de courte durée. La République dominicaine est la bonne surprise de l’hiver dernier, témoigne Patrice Caradec, DG de Vacances Transat. En cumul depuis le début de l’exercice 2005-2006, nous enregistrons une progression de 12 % en nombre de passagers, et surtout de 20 % en chiffre d’affaires. Nous constatons une meilleure régulation de l’offre aérienne et donc moins de surcapacités et de promotions. La destination se vend désormais à son prix. Pour l’année, nous tablons sur une augmentation de 15 % en clients et de 20 % en chiffres d’affaires. Nous devrions totaliser environ 25 000 passagers.
Pour expliquer ce rétablissement, sensible chez tous les TO spécialistes, on peut mettre en avant la disparition de Maxi. Liquidé en juin 2005, le voyagiste s’était lancé fin 2003 dans une politique d’affrètements démesurée vers la République dominicaine, bradant des séjours tout compris à Puerto Plata (au nord de l’île) à moins de 500 Ela semaine. Le marché a été complètement déstabilisé, explique Patrice Caradec et la perception de la destination a été brouillée. Revenue à des niveaux de prix normaux, l’île a sans doute aussi profité cet hiver de la désaffection vers le Mexique, touché à deux reprises par des ouragans. Mais la République dominicaine est surtout une destination au très bon rapport qualité-prix. Ce retour en grâce prouve sa bonne image.
Du côté de l’Office de tourisme, on a également retrouvé un peu de sérénité. La fréquentation hexagonale a progressé de nouveau l’an dernier de 3 %, à 309 529 touristes, constate Mercedes Castillo, directrice de l’Office du tourisme à Paris. La France reste notre premier marché européen, le troisième mondial derrière les Etats-Unis et le Canada. Il est à la hausse également sur les trois premiers mois de 2006, à + 2,5 %. Désormais, 4 ou 5 % de progression annuelle nous suffisent. Nous ciblons une clientèle plus haut de gamme et notre priorité va au développement des niches et des thématiques : nature, golf, découverte…
A la découverte des baleines
Pas question pour autant de renier le fonds de commerce qui a fait le succès de l’île : ce fameux tout compris, qui représente sur place 250 000 emplois et 60 000 lits. Nous le faisons bien et nous allons continuer à le faire. Mais nous avons aussi d’autres choses à offrir.
Ainsi les Français, qui se concentrent pour l’instant à Punta Cana et Bayahibe, pourront découvrir plus facilement et donc plus nombreux (dès l’hiver prochain) les charmes de la presqu’île de Samana, réserve naturelle au nord-ouest, réputée notamment pour l’observation des baleines. Un nouvel aéroport y sera mis en service en novembre, et un golf avec villas de luxe près de la ville de Las Terrenas est annoncé pour 2007. Les voyagistes concoctent déjà leurs plans de vol de l’hiver en conséquence. De quoi renouveler l’offre et offrir un nouvel élan à la Rep’ Dom.
