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Jean-Pierre Pinheiro : « Les pros portugais ont besoin de reprendre contact avec les agences et les TO »

Le Portugal organisera le 29 septembre prochain un grand workshop qui permettra aux professionnels de redécouvrir la destination tout en rencontrant de nombreux prestataires portugais. L’occasion de faire le point avec Jean-Pierre Pinheiro, le directeur de l’Office de Tourisme du Portugal en France. 

L’Echo touristique : Les premiers bilans de la  fréquentation touristique au Portugal semblent plus qu’encourageants. Qu’en est-il exactement ?

Jean-Pierre Pinheiro : Effectivement, nous avons pratiquement récupéré les niveaux de 2019, qui était pour nous, comme pour pas mal de destinations, une année historique. C’est une vraie satisfaction car au plus fort de la pandémie, nous anticipions plutôt un retour à la normale pour 2023. Globalement, nous avons atteint les niveaux de 2019. Certains marchés ont redémarré plus vite que d’autres ; le marché français fait partie de ceux qui réagissent très bien. En termes de visiteurs, nous sommes à peu près à -10% par rapport à 2019. Mais en termes de recettes, nous sommes déjà un petit peu au-dessus. Et au global, l’ensemble des recettes dépasse les données de 2019, en tout cas jusqu’à la fin août. C’est plutôt de bon augure. Idem pour les opérations. Cela a aussi été un grand sujet d’interrogation pendant la pandémie, savoir quand nous allions pouvoir relancer les opérations avec les tour-opérateurs, les compagnies aériennes. Nous nous demandions si nous allions récupérer toutes les routes aériennes que nous avions auparavant. Là aussi, nous avons eu une agréable surprise. Non seulement nous avons récupéré une très large majorité de liaisons aériennes entre la France et le Portugal, mais nous avons aussi des nouveautés. Je pense notamment au Paris-Açores ou à plusieurs lignes directes qui n’existaient pas, sur des destinations qui sont un peu moins desservies comme l’Algarve ou Madère. Cela n’est pas venu tout seul, nous avons beaucoup œuvré pour ça, mais nous sommes contents, c’est bien reparti.

L’Echo touristique : 2022 s’annonce donc comme une année historique…

Jean-Pierre Pinheiro : Exactement, même si ce n’est pas vrai pour tous les segments. Certains sont mieux repartis que d’autres. Le MICE, ou les autocaristes avec les groupes de seniors sont plus en retrait. Ça reprend, mais nous sommes encore loin des volumes pré-pandémiques. Concernant les seniors, peut-être ont-ils pris d’autres habitudes, en voyageant d’avantage en individuel. Peut-être ont-ils redécouvert d’autres destinations, en France notamment. Les comités d’entreprises, qui vendent beaucoup de ces produits groupes/autocar, sont aussi un peu à la traîne. Ils nous disent qu’ils ressentent une demande plus forte pour la France ou pour des séjours avec des budgets plus serrés. Ça peut être une partie de l’explication, mais nous sommes confiants, parce que des autocaristes importants, comme Salaün, nous disent qu’avec les circuits organisés qui sont à l’arrêt dans les pays de l’Est, les destinations de proximité d’Europe pourraient bénéficier d’un phénomène de report.

L’Echo touristique : Pour accompagner la reprise, vous organisez le 29 septembre prochain un grand workshop 100% Portugal. Pourquoi avoir opté pour ce format ?

Jean-Pierre Pinheiro : Cela fait un moment que nous n’avions pas organisé un workshop de cette envergure sur le marché français, qui est très important pour le Portugal, car il s’agit du troisième marché émetteur. Nous sentons un vrai besoin pour les entreprises du tourisme portugais de reprendre contact avec le marché français car c’est un marché qui répond bien, ce qui permet aussi pour certains professionnels de compenser l’absence de certaines clientèles qui ne sont pas encore revenues. Ils ont besoin de venir récupérer du marché là où ça bouge. Historiquement, nous avons toujours été présents sur les salons professionnels comme l’IFTM, nous avons du manquer une ou deux éditions. Mais cette année, nous avons décidé d’organiser notre propre workshop car nous nous sommes retrouvés face à une limitation à plusieurs niveaux. Nous avons habituellement l’un des plus gros stand sur le salon, avec 300 mètres carrés et 20 à 25 entreprises présentes. Cette année, nous avons beaucoup plus de demandes de prestataires qui veulent être présents, nous sommes à 45 exposants. Il aurait donc fallu qu’on double la surface, ce qui n’est pas simple en termes logistique – 500 ou 600 mètres carrés à l’IFTM c’est compliqué, ce n’est pas un salon adaptés à ce type de surface. Et puis 500 mètres carrés, ça devient inabordable. Nous avons donc décidé d’organiser ce workshop.

L’Echo touristique : L’occasion, donc, de présenter l’offre et les nouveautés de la destination ?

Jean-Pierre Pinheiro : Nous avons plein de nouveautés effectivement. Nous croyons beaucoup à certains segments à fort potentiel pour le business, c’est-à-dire pour les ventes intermédiées. Les city-breaks, ça se vend tout seul, nous n’avons pas besoin de salons professionnels pour ça. Nous croyons par exemple beaucoup à l’œnotourisme, un programme très ambitieux a été déployé au Portugal et que nous voulons mettre en avant.

L’Echo touristique : Le Portugal affiche sa volonté de faire progresser la part des ventes intermédiées. L’objectif est donc de s’appuyer pour cela sur des thématiques, des marchés de niche ?

Jean-Pierre Pinheiro : Exactement. il y a un terme que nous aimons bien, c’est l’expérience client. Nous voulons aussi proposer des choses qui vont nécessiter l’intervention du réseau de distribution et de production, de tout le secteur, d’autant plus que ce type de produit contribue à lisser la saisonnalité et la concentration géographique. Avec les ventes en direct, nous sommes beaucoup sur du city-break, c’est donc forcément Lisbonne ou Porto, très rarement autre part, dans d’autres régions. Même chose pour les segments comme le balnéaire famille, très concentré sur la côte de l’Algarve, un peu la côte de Lisbonne, mais qui ne va pas au-delà. Alors que des produits comme les circuits culturels, l’œnotourisme, contribuent davantage à étaler la saisonnalité et à répartir l’activité touristique sur l’ensemble du territoire. Nous croyons beaucoup à ces segments qui ont besoin d’être intermédiés. Et puis nous pensons aux agences de voyages aussi. Nous avons bien conscience que leur vendre du Lisbonne ou du Porto, ça ne les intéresse pas, il n’y a pas de valeur ajoutée pour eux. Alors que si nous entrons en agence avec des propositions de circuits de villages historiques, d’œnotourisme ou de tourisme littéraire, nous avons bien plus de chances de séduire leurs clients.


Le Travel Trade Marketplace

Rassembler les acteurs du tourisme, faire (re)découvrir l’offre du Portugal et permettre aux pros de se rencontrer : c’est le programme de la première édition du Travel Trade Marketplace organisée en partenariat par Visit Portugal et Eventiz Media Group (maison mère de L’Echo touristique). Un événement qui s’adresse aux agents de voyages, tour-opérateurs, et professionnels de l’industrie du tourisme. Où ? A Paris, à L’Etoile Saint Honoré (75008). Quand ? Le jeudi 29 septembre, de 10h à 19h (le programme ici). S’inscrire ? C’est ici.

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