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Hôtellerie : les principaux défis à relever pour le secteur

Le cabinet Deloitte vient de publier une étude portant sur les tendances et perspectives des investissements dans l’hôtellerie européenne. Si l’intérêt des investisseurs reste soutenu, certains défis devront être relevés.

Les indicateurs sont au vert pour les investissements dans l’hôtellerie. D’après le cabinet Deloitte, le volume des transactions hôtelières en Europe a augmenté de 5,8% sur 12 mois au deuxième trimestre 2018, porté par l’augmentation de la liquidité du marché et la demande croissante des investisseurs. “L’hôtellerie est une industrie où les fondamentaux sont bons, détaille Joanne Dreyfus, associée responsable Tourisme, Hôtellerie et Loisirs chez Deloitte. On sait que les voyages vont se développer très fortement, notamment chez les millennials et les seniors. Il y a un volume de voyageurs potentiels qui est là, cela suscite donc l’intérêt des investisseurs. »

La France, un marché en croissance

Près de 50% des acteurs interrogées estiment que le Royaume-Uni est au sommet du cycle d’investissement, tandis que 25% perçoivent déjà un ralentissement, lié notamment à la menace du Brexit, rappelle Joanne Dreyfus. La Grèce et l’Espagne sont perçus comme des marchés en croissance. Tout comme la France. Les JO de 2024 devraient représenter une opportunité pour l’hôtellerie de l’Hexagone, et attirer les investisseurs. Paris est d’ailleurs citée comme la troisième ville la plus attractive pour les investisseurs derrière Londres (2e) et Amsterdam, qui se classe en tête. Reste à savoir quel sera l’impact à long terme du mouvement des Gilets jaunes et de l’attentat de Strasbourg sur la perception de la destination France. Sur ce point, Joanne Dreyfus se montre plutôt optimiste. “La France a appris à rebondir de plus en plus rapidement lorsqu’elle est confrontée à ce type d’événements, constate Joanne Dreyfus. Et les investisseurs ont eux aussi appris à raisonner sur le long terme, en regardant au-delà de ces événements ponctuels. Et puis Paris reste Paris. Les marques qui n’y sont pas veulent y être présentes. Beaucoup d’entre elles cherchent à s’y implanter.” En raison du moratoire sur le développement hôtelier, Barcelone glisse en revanche à la 6e place après avoir été l’un des marchés les plus prisés auparavant.

Le surtourisme dans le top 5 des risques

Rien n’est donc jamais acquis. Et en dépit d’une dynamique positive, le secteur est confronté à de nombreux défis aux yeux des investisseurs. Pour la première fois en effet, la menace du surtourisme fait son apparition dans le top cinq des risques identifiés dans les cinq ans. Elle est citée par 21% des répondants. “Cela montre qu’il y a une vraie prise de conscience, remarque Joanne Dreyfus. Il sera intéressant de voir quelle réponse les hôteliers vont apporter à cette nouvelle problématique, car cela leur appartient aussi de le faire.” Alors que la menace terroriste était évoquée quasiment par 70% des répondants l’an dernier, elle n’est citée que par 34% cette année. Pour la plupart (38%), c’est le manque de croissance économique qui est identifié comme l’un des principaux risques pour les cinq prochaines années.

La RH au cœur des enjeux

Autre enjeu de taille : attirer les talents. “C’est un vrai sujet”, insiste Joanne Dreyfus, qui aura un impact sur l’activité et les résultats des groupes hôteliers. 37 des 46 pays représentant plus de 80 % de l’emploi dans le secteur du voyage et du tourisme connaîtront un déficit de talents au cours de la prochaine décennie, rapporte l’étude menée par Deloitte. Pour trois sondés sur cinq, attirer les talents passera par l’augmentation des salaires au cours des trois prochaines années puis par la progression plus rapide des carrières et l’amélioration des avantages sociaux des employés, est-il également indiqué.

“Il sera intéressant de voir quel sera l’impact des nouvelles technologies sur ces sujets, relève Joanne Dreyfus. Il y a un mouvement de balancier très intéressant que l’on voit se profiler. Certaines technologies devraient décharger les employés de tâches fastidieuses comme le check-in, ou apporter toujours les mêmes réponses à certaines questions, grâce aux bots. Cela ne signifie pas forcément qu’on va réduire les emplois dans le secteur. Cela veut sans doute dire que l’on va affecter les compétences à d’autres type de missions, apportant davantage de valeur ajoutée. Les employés auront sans doute plus d’interaction de qualité avec la clientèle pour faire du upsale sur le food and beverage par exemple. Redéfinir ainsi les missions des employés pourrait permettre au secteur de se rendre plus attractif, plus intéressant et plus complet en terme d’emploi.”

Très chers millennials…

Le secteur devra enfin savoir aussi attirer des consommateurs dont le profil évolue. Les plus grandes opportunités résident dans les offres ciblant les millennials (55%) ainsi que dans les concepts de  » séjour prolongé  » de milieu de gamme (49%) qui émergent déjà notamment avec le concept de coliving.

« Cibles clé, les millennials voyagent 4,2 fois par an, à comparer aux 2,9 fois par an de la génération précédente et une grande majorité d’entre eux souhaiterait voyager davantage. Les plus de 60 ans constituent également une opportunité majeure pour les professionnels du secteur. Leur nombre va tripler à horizon 2100 et la plupart d’entre eux voudront continuer à voyager et découvrir d’autres cultures », indique également Deloitte dans son rapport.

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