Frédéric Lefebvre, quelle voix pour le tourisme ?
« Fidèle parmi les fidèles de Nicolas Sarkozy, celui qui est souvent qualifié de « porte-flingue » de l’UMP assumera désormais la charge de secrétaire d’État au Tourisme. Une nomination sous forme de récompense, dont Hervé Novelli fait les frais, malgré un engagement réel pour le secteur. »
Depuis plusieurs semaines, Hervé Novelli se voyait reconduit. « Il y a encore beaucoup de travail à faire et je suis disponible pour le faire. Ou un autre, mais il faudra qu’il soit aussi bon que moi », avait-il même glissé, en souriant, lors des Rencontres nationales du tourisme, le 18 octobre dernier. Dimanche soir, l’annonce de son éviction au profit de Frédéric Lefebvre est venue doucher ses espérances. Tout juste les deux hommes se sont-ils téléphoné pour assurer la transition. Cette passation de pouvoirs revêt bien sûr un caractère éminemment politique. Car Frédéric Lefebvre est un sarkozyste pur et dur. Ces derniers mois, il cherchait un mandat électif ou un poste gouvernemental stable, échaudé par les incertitudes autour du siège de député des Hauts-de-Seine occupé par André Santini, dont il est le suppléant. Le voilà donc propulsé nouveau secrétaire d’État multitâche, en charge du Tourisme, bien sûr, du Commerce, de l’Artisanat, des PME, des Services et de la Consommation, mais aussi des Professions libérales. Une bonne nouvelle pour le secteur ?
UN PORTEFEUILLE ENCORE ÉLARGI
Une chose est certaine : cet avocat de formation, fondateur d’une société de conseil en lobbying et en communication, actionnaire d’une maison de production cinématographique, n’est pas a priori un spécialiste des questions touristiques. Il a surtout le désavantage de succéder à un Hervé Novelli, très actif depuis 2008. Il restera en effet associé à la loi pour le développement et la modernisation de l’offre touristique, votée en juillet 2009. Un texte destiné à mettre la France en règle avec la législation européenne et qui a créé la nouvelle immatriculation des vendeurs de voyage, étendu les chèques vacances aux PME, conduit à la réforme du classement des hébergements (incluant la création, dans l’hôtellerie, d’une cinquième étoile et d’un label « Palace ») et à la naissance d’Atout France, fusion des activités d’Odit France et de Maison de la France. Toujours prompt à présenter des bilans optimistes, même en pleine crise économique, Hervé Novelli aura aussi dû faire face aux grèves aux Antilles et à l’éruption du volcan islandais, cherchant à concilier soutien aux entreprises en difficulté et défense des intérêts des consommateurs. Lors des Rencontres nationales du tourisme, le mois dernier, il dessinait déjà, dans un discours en forme de plan d’action, les chantiers restant à mener : mise aux normes de sécurité incendie et d’accessibilité des handicapés aux hébergements, rénovation des villages du tourisme familial et associatif, réhabilitation de l’immobilier touristique vieillissant dans les stations balnéaires et de montagne, création d’une plate-forme Internet mutualisant l’offre touristique française ou développement d’une offre thématisée, à l’image de l’oenotourisme. Lundi soir, lors de sa première sortie, Frédéric Lefebvre rendait d’ailleurs hommage au travail de son prédécesseur, avant d’embrayer sur la nécessité « de mettre le paquet sur nos atouts » touristiques, et de « passer de la réforme à l’action ». Hervé Novelli appréciera.
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