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François Eynaud président de l’AHRIM (Association des hôteliers et restaurateurs – île Maurice) : « L’île Maurice est en surcapacité hôtelière »

La destination a ouvert trop d'hôtels ces dernières années alors que sa fréquentation touristique est en perte de vitesse. Le gouvernement pourrait prochainement mettre en place des mesures pour geler les développements hôteliers.

L'Écho touristique : Comment se portent la destination et son parc hôtelier ?

François Eynaud : Maurice a enregistré 950 000 arrivées en 2012. Les Français restent les premiers clients avec 400 000 arrivées, soit une baisse de 3%. À titre de comparaison, l'an dernier, l'île a accueilli l'an 100 000 touristes britanniques, 40 000 touristes chinois, 30 000 touristes indiens.

La destination dépend trop de marchés déprimés, comme la France. C'est pourquoi l'île Maurice commence à diversifier ses marchés vers des pays en forte croissance comme la Russie et la Chine.

Depuis 2007, la destination a vu son nombre de chambres d'hôtels croître de 25% pour atteindre 12 000 lits. Dans le même temps, le parahôtelier a progressé de 75%, sans compter les hébergements non déclarés. Il manque 300 000 touristes par an à Maurice par rapport au nombre de chambres dont dispose l'île. Le gouvernement pourrait prochainement mettre en place des mesures pour geler les développements hôteliers en attendant que les touristes reviennent.

 

Qu'entendez-vous par parahôtellerie ?

Il s'agit des bungalows, appartements et chambres d'hôtes. On estime qu'il y en a 5 000 sur l'île Maurice auxquelles il faut ajouter entre 2 000 à 4 000 structures qui agissent de façon illégale. Il y a de l'ordre à mettre avant que ce phénomène ne prenne trop d'ampleur.

 

Que devient le projet de création de classification hôtelière ?

Ce projet avait été évoqué suite au développement des clubs sur l'île. La formule n'a pas fonctionné et il n'y a plus de club Marmara ni Nouvelles Frontières. Le projet de classification hôtelière ne répond donc plus à un besoin et est, pour l'instant, en sommeil. Ce qui est clair, c'est que l'on ne veut pas industrialiser la destination comme l'ont fait la république Dominicaine et les Canaries.

 

Les hôteliers arrivent-ils encore à remplir leurs établissements ?

Les hôteliers indépendants souffrent, tandis que les grands groupes s'en sortent grâce à leurs investissements marketing. De plus, la surcapacité hôtelière entraîne une guerre des prix. Plutôt que de baisser les prix, les hôteliers ont intérêt à ajouter des services. On constate notamment que la formule all inclusive se développe beaucoup à l'île Maurice.

 

Comment convaincre les touristes de revenir sur l'île ?

Il faut leur faire savoir que l'offre de l'île Maurice se renouvelle et innove. De nouvelles activités voient le jour pour permettre aux clients de vivre une nouvelle expérience, comme le trekking, le kitesurf, le quad ou encore la visite de réserves de protection d'espèces endémiques. Mais Maurice reste confrontée à une problématique structurelle qui est de réussir à convaincre plus de compagnies aériennes de desservir l'île afin de parvenir à rendre les prix plus compétitifs et à diversifier les marchés.

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