Coronavirus : « en Italie, c’est plus d’un demi-siècle de tourisme qui s’efface »
Les professionnels du tourisme italien s’attendent à un nombre de touristes en recul de 60% et n’espèrent pas une vraie reprise de leurs principaux marchés étrangers avant 2021.
Alors que l’Italie fait partie des pays les plus touchés par l’épidémie de covid-19, les perspectives s’annoncent bien sombres pour l’activité touristique du pays ces prochains mois. Pour le syndicat des opérateurs italiens du tourisme Assoturismo, “même en imaginant une solution rapide à la crise sanitaire en Italie, l’effet de la pandémie sur le marché international et la confiance des voyageurs nous fera terminer l’année avec une réduction de plus de 260 millions de présences (-60%) par rapport à l’année dernière ». « Le tourisme italien terminerait donc l’année 2020 avec environ 172 millions de présences : un niveau que l’on enregistrait au milieu des années 60 quand le monde était divisé en blocs (Guerre froide, Ndlr) et quand les voyages aériens étaient un luxe que peu de personnes pouvaient se permettre », a poursuivi Assoturismo, dénonçant des actions “incohérentes” et “insuffisantes” de la part autorités pour soutenir le secteur. “C’est plus d’un demi-siècle de tourisme qui s’annule”, se désespère le syndicat, estimant qu’un ralentissement de ce type entraînerait une baisse de 29,1 milliards des dépenses touristiques. Et l’impact ne se limiterait pas seulement aux entreprises du secteur hôtelier.
Une très lente reprise
Le syndicat compte sur « un retour progressif à la normalité en mai, mais pas pour le tourisme ».
« On peut légitimement présumer que les frontières et les liaisons internationales resteront bloquées tant que la pandémie n’aura pas reculé au moins sur les principaux marchés touristiques étrangers qui pourraient récupérer, dans la meilleure des hypothèses, seulement à partir de 2021 », a estimé le syndicat. Selon Assoturismo, « le secteur touristique vaut, directement et indirectement, 13% du PIB et plus de trois millions d’emplois » entre l’hébergement, la restauration, ou encore les transports. L’Italie est le deuxième pays le plus touché. Vendredi, le nombre de décès enregistrés dans le pays a dépassé celui établi par la Chine (3.245 morts).
Plus de 217.510 cas d’infection ont été détectés dans 157 pays et territoires depuis le début de l’épidémie.
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