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Auvergne : genèse d’un grand site touristique sur les Gaulois

Dans le Puy-de-Dôme, le plateau de Gergovie, théâtre de la célèbre bataille entre Vercingétorix et Jules César, est au coeur d’un projet touristique unique, cher au président LR de la région Auvergne-Rhône-Alpes Laurent Wauquiez.

« Nous sommes ici, au coeur de l’Auvergne, dans l’un des lieux les plus importants de l’Histoire de France, un repère, un symbole, une fierté. La bataille de Gergovie, c’est l’un des fondements de l’esprit et de l’identité de notre pays, avec sa dimension ô combien héroïque », déclarait Laurent Wauquiez en mars 2022 lors d’une visite du site.

Avant même le projet de la Région, « nous nous étions dit ‘faisons une vitrine de la civilisation gauloise‘ » dans cette région occupée par l’un des plus importants peuples de la période, les Arvernes, a expliqué à l’AFP le directeur du musée de la bataille de Gergovie, Frédéric Nancel.

Les musées de Bibracte (Saône-et-Loire) et d’Alesia (Côte d’Or) – consacrés respectivement au peuple éduen et à la bataille remportée par César – concernent chacun un seul site. Le futur établissement ambitionne lui d’être une porte d’entrée vers plusieurs lieux archéologiques : Gergovie, deux camps romains et les oppida de Corent et Gondole.

Un voyage « de plus de 2 000 ans en arrière »

Le bâtiment ne serait pas installé sur le plateau, mais dans la plaine, à proximité de la grande halle d’Auvergne : « il partagera son parking, ce qui évitera de bétonner », souligne Fatima Parret, conseillère régionale écologiste et membre de l’association de préfiguration réunissant la région, le département et la métropole de Clermont-Ferrand.

« Au bout d’un tunnel, le visiteur effectuera un voyage de plus de 2 000 ans en arrière et sera immergé dans la période gauloise » avec des reconstitutions, une partie virtuelle et un musée, détaille Frédéric Nancel, chef du projet devant aboutir « avant 2029 ».

Un théâtre équestre complètera l’ensemble provisoirement nommé « Gallicité », selon Fatima Parret.

Le but n’est « surtout pas d’en faire un parc Astérix bis », assure M. Nancel qui dit réfléchir à la façon de préserver l’environnement naturel du lieu, proche de la chaîne des Puys, inscrite sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco.

Après une inscription au patrimoine historique ou pittoresque, l’objectif est d’obtenir le label « grand site de France ».

Quel montage financier ?

Laurent Wauquiez a annoncé un investissement de 20 à 40 millions d’euros. Et ce, au moment où ses coupes dans les subventions culturelles sont vivement critiquées par l’opposition, des syndicats, des personnalités.

Contactée par l’AFP, la Région n’a pas précisé quelle part elle en prendrait.

Pour 2024, le budget de fonctionnement prévu (y compris l’actuel musée) est de 1,5 million d’euros, dont environ 600 000 financés par la Région, selon Mme Parret. « La Région sera le premier financeur, à plus de 50% », dit-elle.

Le musée de la bataille propose un parcours interactif avec des objets archéologiques, ainsi qu’une présentation audiovisuelle sur une maquette de la bataille remportée par Vercingétorix. Il évoque aussi les oppida de Corent et Gondole, autres sites gaulois à proximité.

« Prisme idéologique »

Pourquoi un autre musée ? « L’Auvergne, et en particulier le bassin de Clermont, concentre des richesses archéologiques uniques et le fait qu’on n’ait pas de grand musée archéologique est en soi une anomalie », estime Mathieu Poux, professeur d’archéologie gallo-romaine à Lyon, qui siègera en mai au comité scientifique et environnemental chargé d’affiner le projet.

Mais le chercheur met en garde contre le « prisme idéologique », que ce soit la « créolisation » – le métissage – des Gaulois évoquée par Jean-Luc Mélenchon ou leur « assimilation » chère à la droite : « on ne peut pas faire dire à l’Histoire ce qu’elle ne dit pas ».

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