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L’hébergement chez l’habitant fait sa crise de croissance

Étendard de l'économie de partage, l'hébergement chez l'habitant connaît un succès fulgurant malgré une législation encore vague.

Fort de son succès aux États-Unis, le site de publication AirBnB s'installe à Paris après Londres, Berlin et Hambourg en 2011. Ce site d'hébergement chez l'habitant met en relation des internautes offrant ou recherchant un logement pour les vacances et prélève des commissions allant de 6 à 12 %. Paris est la 2e ville la plus prisée du site après New York et les Français sont 5 fois plus nombreux qu'en 2010 (180 000 nuits réservées en 2011) à l'utiliser. Un succès qui s'explique par « l'authenticité de l'expérience », selon Olivier Gremillon, directeur général d'AirBnB pour la France. « Le site n'est pas seulement une interface mais un moyen de lier une relation avec un hôte, de trouver un logement insolite » insiste-t-il. Cyrille Coiffet, directeur général de la filiale française du groupe américain HomeAway, principal concurrent d'AirBnB, fait un constat similaire : « Les gens cherchent à vivre comme des locaux et en plus le prix est inférieur à celui d'un hôtel. » Sa marque leader en France, Abritel, compte 280 000 logements et le volume d'annonces ne cesse d'augmenter.

 

CHASSE AUX LOUEURS SAISONNIERS OUVERTE

 

Ce succès ne se fait pas sans excès. Devant les perspectives de gains substantiels, les occupants peuvent être tentés par la pratique illégale de sous-location (sauf avec accord préalable du bailleur). Et le contrôle n'est pas le fort de ces plateformes commerciales, qui ne demandent généralement pas de justificatifs. Ainsi, Olivier Grémillon avoue qu'il en va de la bonne foi du loueur de respecter la loi.

La Mairie de Paris ne veut pas s'en contenter. Elle intensifie actuellement sa chasse aux loueurs saisonniers, qui doivent tous demander une autorisation à la ville pour la transformation d'un local d'habitation à un autre usage. Or, cette règle s'applique à ceux qui veulent faire de la location meublée toute l'année, interdisant par interprétation de la Mairie, « toutes les locations inférieures à un an, sous prétexte de ne pas faire de Paris une ville musée où seuls les touristes trouveraient à se loger », s'indigne l'Association des professionnels de la location meublée (APLM). « C'est une incitation à l'économie souterraine sans passer par des sites plus transparents comme les nôtres », poursuit Cyrille Coiffet : « Il faut une régulation mais avant tout une concertation ». La municipalité n'en est pas là. Elle en remet même une couche, en invoquant une concurrence avec l'hôtellerie : « Nous ne nous sentons pas concernés car la clientèle est différente », objecte prudemment Accor.

Pour les plateformes, le seul moyen de rassurer reste le recours à l'avis des voyageurs ou comme Abritel l'assurance multirisque avec Europ Assistance.

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