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Voyage : « C’est assez tendu depuis un mois » selon Valérie Boned

Valérie Boned a partagé ses inquiétudes, ce matin, lors de l’assemblée générale des Entreprises du Voyage qu’elle préside. La dirigeante a aussi fait le bilan de l’année écoulée et partagé les priorités 2025 pour les adhérents.

Ce 18 juin 2025 est marqué par une double assemblée générale d’importance pour la profession. Les Entreprises du Voyage (EdV) et l’APST, qui fête ses 60 ans, font aujourd’hui salon commun pour réunir les décideurs du tourisme au Pavillon Gabriel à Paris.

Valérie Boned, présidente des EdV, en a profité pour partager certaines inquiétudes au niveau de la dynamique sectorielle.

Un climat anxiogène

« C’est assez tendu depuis un mois », estime Valérie Boned. « La conjoncture, avec le conflit en Ukraine depuis trois ans, et celui au Proche et au Moyen-Orient, ont un impact sur les voyages déjà vendus. » En témoigne l’annonce récente du report de l’ouverture du Grand Musée du Caire.

Le climat anxiogène qui en résulte, alimenté aussi par les déclarations de Donald Trump, crée un certain attentisme. « Il y aura des répercussions sur les réservations à venir », ajoute la présidente tout en gardant une lueur d’espoir. Depuis une semaine, l’activité « frémit » sur les mois de juillet et d’août. Et pour cause, comme elle le soulignait déjà lors du congrès à Taghazout (Maroc), « l’été n’est pas fait ».

Autre grain de sable pour les opérateurs de voyage : le blacklist des compagnies aériennes tanzaniennes par la Commission européenne. La décision de Bruxelles « a un énorme impact sur certains d’entre nous. Nous travaillons de concert avec les opérateurs de voyage concernés, Voyageurs du Monde et le Seto », a indiqué Valérie Boned.

Trois piliers : utilité, unité, influence

Présidente depuis un an, Valérie Boned a aussi dressé le bilan 2024 des EdV et ses objectifs 2025, en martelant trois mots qui symbolisent l’action du syndicat patronal : utilité, unité, influence.

Au chapitre de l’utilité, le syndicat accompagne ses adhérents à travers différents outils : l’observatoire des vacances, la cartographie des agences réceptives françaises, les « Rendez-vous d’experts », les webinaires de la commission digitale pilotée par Frédéric Pilloud, Marie Allantaz, Nicolas de Dianous. Sans oublier la lutte contre le commerce illégal. Le syndicat gère 127 dossiers en la matière. Bilan : 40% de dossiers résolus, 60% toujours ouverts et deux condamnations. Parmi les nouveaux services à venir figure une newsletter « croisières » gérée par le Conseil des opérateurs de croisières.

Les EdV bientôt membres de la CPME

L’adhésion en 2025 à la CPME*, en remplacement du Medef, ouvre de nouvelles perspectives, notamment sur la fiscalité et le droit social des PME.

Au chapitre de l’unité, l’organisation s’implique dans de nombreuses instances (APST, Seto, CEAG, CAT, OPCO Mobilités, Atout France, Ectaa, IATA, Clia…).

« Nos métiers ne sont pas connus. Nos enjeux ne sont pas connus », insiste Valérie Boned. Ensemble, les différents organismes s’emploient ainsi à mieux défendre les intérêts des professionnels jusqu’à Bruxelles. Et ce, en concertation également avec les présidents des réseaux de distribution.

Des comptes dans le vert

L’influence représente un autre sujet d’importance. « L’influence, c’est fondamental. La vie des entreprises se joue sur le terrain de l’Europe. »

Sur le plan financier, la trésorière Michelle Herbaut a présenté le bilan. Le chiffre d’affaires atteint 1,838 millions d’euros en 2024 (contre 2,016 millions en 2023), pour un résultat net de 100 000 euros (contre 113 000 euros).

En 2025, les grands chantiers à venir concernent l’intelligence artificielle et l’attractivité de la profession auprès des jeunes. « Il faut se dépêcher de réfléchir aux leviers pour attirer les nouvelles générations, sinon on va rater le train. » 

*Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME)

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