Tourisme : les folles ambitions du Maroc, notamment sur le marché français
Le Maroc rêve d’accueillir deux fois plus de voyageurs français chaque année. La destination regarde avec gourmandise les performances touristiques de l’Espagne, de la France ou encore du Portugal.
C’est à Taghazout, à une heure d’Agadir, que se déroule le congrès annuel des Entreprises du Voyage (EdV) du 15 au 18 mai 2025. Agences de voyages, tour-opérateurs, compagnies aériennes… : environ 300 professionnels du voyages ont répondu présent cette année. L’Office national marocain du tourisme (ONMT) a profité de cette tribune pour partager ses fortes ambitions dans le tourisme.
Le Maroc vise 30 millions de visiteurs étrangers
La destination a accueilli 17,4 millions de touristes internationaux l’an passé, devenant ainsi « la première destination en Afrique », a souligné Achraf Fayda, directeur général de l’ONMT. « C’est la première fois dans l’histoire que le Maroc prend cette position. Nous sommes devant l’Égypte, malgré son patrimoine historique exceptionnel. »
Le tourisme représente 8% du PIB du Maroc, et devient un pilier économique. « Notre prochain défi est le bassin méditerranéen, car notre produit est plus proche de l’offre méditerranéenne que de l’offre africaine. Quand on regarde les chiffres du Portugal, de l’Espagne, de la France, de la Grèce, on voit qu’il y a encore beaucoup de marge. Actuellement, un Marocain reçoit à peine un demi-touriste par an. Au Portugal, un Portugais en reçoit trois. En Espagne, deux. En Grèce, trois. Et en France, un peu plus d’un. Notre nouvelle ambition, c’est de doubler d’ici 2030 pour atteindre plus de 30 millions de touristes », pour environ 37 millions d’habitants.
Doublement des capacités aéroportuaires
Sans surprise, les capacité des aéroports vont doubler d’ici 2029, passant de 32 millions de passagers en 2024 à 74 millions en 2029. L’hébergement également, grâce au doublement des établissements hôteliers, promet l’ONMT. Enfin, une loi et un décret en cours de finalisation visent la réglementation de l’hébergement en bivouac et chez l’habitant.
C’est notamment grâce à la clientèle française qu’il souhaite atteindre un tel objectif. En 2024, le pays a attiré six millions de Français, dont une bonne partie issue de la diaspora. « Nous voulons doubler, voire tripler le nombre de touristes français », insiste Achraf Fayda.
Un partenariat historique entre le Maroc et les EdV
Comment ? En valorisant « la proximité, la langue, la culture, la gastronomie et l’hospitalité du Maroc ». Mais aussi en s’appuyant sur les agents de voyages et les compagnies Royal Air Maroc ainsi que Transavia. Et en misant également sur le rayonnement de deux grands événements : la prochaine Coupe d’Afrique des nations (CAN) aura lieu au Maroc (21 décembre 2025 au 18 janvier 2026) et la Coupe du monde de football 2030.
« L’opportunité entre la France et le Maroc est tellement importante qu’un seul congrès ne va pas suffire », a lancé Achraf Fayda.
D’ailleurs, hier, Valérie Boned, présidente des EdV, et lui ont signé ensemble un partenariat pour encourager les Français à choisir le Maroc comme destination. « J’espère que ce partenariat va créer un nouveau chapitre de croissance entre la France et le Maroc. »
Valérie Boned, dont la mère est née à Rabat et la fille surfe à Taghazout, est sur la même longueur d’onde. « Je suis absolument convaincue que cette destination (Taghazout) plaira aux clients français. Parce qu’elle allie la culture, la jeunesse, la vivacité, la dynamique. »
