TGV : la France offre 30 millions de rabais sur les péages à Trenitalia
La compagnie italienne Trenitalia, qui opère sur le tronçon Paris-Marseille depuis peu, bénéficiera de rabais sur les péages jusqu’en 2028.
La compagnie italienne Trenitalia se verra offrir 30 millions d’euros sur les péages de la nouvelle ligne Paris-Marseille. Dévoilée par Sud Rail, cette aide prendra la forme de rabais sur le prix des péages, que chaque train doit payer au gestionnaire du réseau. Ces péages représentent, en France, 40% du prix total des billets.
« Aider le nouvel entrant à lancer son offre »
Cette « ristourne » aide Trenitalia à afficher des prix agressifs sur le Paris-Marseille (à partir de 27 euros).
Contactée par BFM Business, SNCF Réseau explique : « L’Autorité de régulation des transports s’assure que ces péages sont correctement établis et n’empêchent pas le développement des trafics et l’arrivée de nouveaux opérateurs. Pour répondre au principe d’équité, les nouveaux entrants bénéficient pendant deux ans d’une tarification différenciée, voire trois ans en fonction des éléments que l’entreprise ferroviaire nous resoumet à ce moment-là, et qui est à nouveau validée par l’ART ».
Trenitalia avait en effet bénéficié du même type de rabais sur le tronçon Paris-Lyon. Ces rabais sont intervenus peu après son arrivée sur le réseau ferroviaire français, en 2022. Ils s’étaient élevés à 37% en 2022, 16% en 2023, puis 9,5% en 2024. Des aides prévues par les textes, qui visent à attirer de nouveaux acteurs sur le marché français. « L’objectif : aider le nouvel entrant à lancer son offre en compensant temporairement le désavantage qu’il subit face aux opérateurs déjà établis », précise SNCF Réseau.
Premières années « dans le rouge » pour Trenitalia
Car en effet, si le groupe n’a toujours pas communiqué sur ses résultats de l’année 2024, Trenitalia avait affiché 45 millions de chiffre d’affaires en France en 2023, pour une perte de 50 millions, selon différentes sources. Des chiffres que l’entreprise n’a pas confirmés. Ce déficit était justifié par des initiatives « coûteuses ». L’éboulement dans la vallée de la Maurienne avait également mis à l’arrêt le Paris-Milan durant 19 mois. « C’est normal d’être dans le rouge dans les premières années d’exploitation », avait expliqué Mario Caposcuitti, président France de Trenitalia, lors de la conférence de presse de début d’année du groupe.
Mais Sud Rail ne peut s’empêcher d’y percevoir une injustice. Ces rabais représentent un manque à gagner pour SNCF Réseau. SNCF Voyageurs est d’autant plus le seul opérateur sur le réseau français à lui payer un « fonds de concours ». Ce fonds permet de financer des travaux d’entretien sur le réseau. Ainsi, l’équilibre de l’un dépend nécessairement de la rentabilité de l’autre. « Tous les opérateurs doivent bénéficier des mêmes conditions d’ouverture à la concurrence », assène alors le syndicat.
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