Lutte contre le réchauffement climatique : Air France revendique son action
Face aux critiques contre l’avion, le groupe aérien multiplie les initiatives, et redouble de communication. Objectif : convaincre l’opinion publique, notamment les plus jeunes voyageurs sensibles aux questions environnementales.
« Air France souhaite être un acteur majeur de la lutte contre le réchauffement climatique, a déclaré hier Anne-Marie Couderc, présidente d’Air France-KLM, lors d’une conférence où le groupe a présenté sa feuille de route. L’entreprise estime qu’elle n’a pas assez communiqué sur le sujet, et met aujourd’hui le paquet, pour répondre à ses détracteurs.
Réduire et compenser
Air France a décidé de compenser les émissions de CO2 de 100% des vols intérieurs à compter du 1er janvier 2020, a-t-elle rappelé. Comme British Airways sur ses vols domestiques, et à l’image de EasyJet qui pousse l’effort sur l’ensemble de ses vols pour 30M€ par an.
« On s’est fixé comme objectif de réduire de 50% nos émissions de CO2 au passager/km d’ici à 2030 par rapport à 2005 », a aussi ajouté Anne Rigail, directrice générale d’Air France. « Nous avons déjà effectué la moitié du chemin avec mes prédécesseurs. » Pour ce faire, le groupe active plusieurs leviers : le renouvellement de la flotte pour 1Md d’euros chaque année -les nouveaux modèles d’avion permettant de réduire de 20% à 25% la consommation de carburant -, l’allègement du poids à bord, l’écopilotage… Sans oublier des tests, comme l’utilisation d’un carburant « durable » sur les vols au départ de San Francisco, à compter du 1er juin 2020. Ce carburant alternatif est notamment produit à partir de résidus d’huiles et de graisses non comestibles.
Contrer les idées reçues
Air France était, lors de sa conférence de mardi, dans une grande opération de charme, avec comme animateur Gérard Feldzer, pilote et vice-président de l’association A Tree For You. Le groupe en a profité pour rappeler qu’il propose également aux voyageurs de compenser lors de l’achat d’un billet d’avion, avec le programme Trip and Tree de l’association A Tree For You. Il a aussi lancé, avec la fondation Solar Impulse, un appel à solutions pour le futur de l’aviation durable.
Alors que se déroule à Madrid la COP25, la conférence des Nations unies sur le climat, l’aérien a mauvaise presse. Paul Chiambaretto, professeur associé à Montpellier Business School et chercheur associé à l’École Polytechnique, a partagé les résultats d’un sondage, mené auprès de 1000 Français représentatifs de la population. « Le secteur du transport aérien, c’est 2% à 3% des émissions de CO2, nous avons voulu savoir ce que les Français en pensaient, a expliqué Paul Chiambaretto. La réalité (de la pensée, NDLR) est très différente : 90% des Français considèrent que le transport aérien émet plus de 3% des émissions de CO2. 85% pensent que le transport aérien pollue plus que le secteur des technologies, alors qu’il pollue deux fois moins, globalement. » Les résultats complets du sondage seront dévoilés début 2020.
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