Hurtigruten change de propriétaires
Hurtigruten, qui vit sous perfusion depuis la pandémie, est rachetée par un consortium d’actionnaires déjà présents dans la structure de la compagnie.
Le groupe Hurtigruten, qui opère, entre autres, l’emblématique route de l’Express Côtier, annonce avoir conclu un accord de rachat avec un consortium d’actionnaires* déjà investis dans la structure financière de l’entreprise. La signature de cet accord, qui devrait être finalisée en janvier 2025, achèvera l’application d’un plan prévoyant notamment la séparation des deux activités du groupe : les croisières en Norvège, et les croisières d’expédition, sous la marque HX.
Surtout, il va désendetter massivement Hurtigruten. Selon les termes de l’accord, la compagnie recevra plus de 500 millions d’euros de nouveaux capitaux pour soutenir ses activités et la croissance de ses opérations à moyen terme. Sur cette enveloppe, près de 120 millions d’euros seront consacrés au financement de l’Express Côtier, tandis qu’environ 140 millions d’euros iront à HX. La dette, évaluée à un milliard d’euros, sera ramenée à 400 millions d’euros, donnant de l’oxygène à Hurtigruten jusqu’en 2030, selon le groupe.
Une activité perturbée depuis la crise sanitaire
« Le changement de propriétaires n’a aucune implication pratique pour l’offre client, les partenaires commerciaux ou les opérations quotidiennes de Hurtigruten », précise la compagnie dans un communiqué. Hedda Felin, la PDG d’Hurtigruten, est ainsi confirmée. La compagnie continuera d’opérer en tant que société autonome, avec son siège social à Oslo (Norvège) et une flotte de dix navires sous pavillon norvégien. HX, dont le siège est à Londres, évoluera aussi en autonomie avec sa flotte de cinq navires de croisière d’expédition.
Depuis la crise sanitaire, Hurtigruten rencontre des difficultés sur son activité historique, à savoir la desserte des côtes norvégiennes. Le pays a fait de la place à la concurrence et Havila, nouvelle concurrente d’Hurtigruten, a grignoté progressivement des parts de marchés. Selon Bloomberg, l’activité a donc diminué, tandis que les croisières d’expédition nouvellement lancées demeurent en rodage… et fonctionnent donc à perte. Les investisseurs auraient injectés plus de 400 millions de dollars pour contenir la dette d’Hurtigruten depuis 2021.
Avec cet argent frais, Hurtigruten aura les reins plus solides pour relever les défis qu’elle s’est elle-même imposée, comme la construction du tout premier navire de croisière à zéro émissions. Sur l’année 2024, Hurtigruten se réjouit de constater une « forte demande » pour ses produits, avec des réservations en hausse de 24% à la fin novembre par rapport à l’année dernière.
*Le consortium est emmené par Arini Capital Management, AlbaCore Capital et Barings.
